Vernet Behringer maintient son effort de R&D pour surmonter la crise

En 2004, François Rossignol, Pascal Denis et Lionel Robelin - trois anciens cadres de Cermex - rachetaient ensemble la société Vernet Behringer, alors en difficulté. Spécialisée dans la conception de machines, lignes complètes et logiciels, à destination des fabricants de charpentes métalliques et de pylônes, l'entreprise basée à Dijon (Côte-d'Or) est désormais sortie de l'ornière. En six ans, elle est passée de 80 à 117 salariés. En 2009, elle aura réalisé 18,5 millions d'euros de chiffre d'affaires, contre 10 millions en 2004 où son résultat était négatif.L'entreprise conçoit une cinquantaine de machines par an pour le perçage, le poinçonnage ou la découpe, dont les fonctions peuvent être combinées selon la demande. Elles permettent de travailler aussi bien les profilés longs que les tôles et les plaques. Si, sous l'effet de la conjoncture, le chiffre d'affaires de la PME a marqué le pas (à 16,8 millions d'euros), le redressement de l'activité, opéré sur ces six dernières années, a été le fruit d'un travail de fond. D'abord pour développer l'export (84 % de l'activité), mais aussi pour doper sa R&D dont l'effort ne s'est pas relâché en dépit de la crise. « Nous y investissons, chaque année, de 800.000 euros à 1 million, soit 5 % de notre chiffre d'affaires », souligne François Rossignol, le directeur financier. « Nous pratiquons une innovation certes défensive, pour abaisser nos coûts et être plus compétitifs, précise Pascal Denis, le responsable commercial. Mais surtout offensive, pour entrer sur les marchés où nous n'étions pas présents. »Un projet avec OséoEn 2010, la PME s'est ainsi engagée sur un nouveau projet, pour lequel elle sollicite le concours d'Oséo. Il représente un effort de l'ordre de 600.000 euros. Le but : commercialiser un nouveau robot de découpe plasma permettant, par rapport à l'oxycoupage, de traiter des formes complexes, notamment les tubes ronds, sur lesquelles l'entreprise ne pouvait pas, jusqu'alors, se positionner. La machine, baptisée RD-X, intègre un robot polyarticulé industriel pour automatiser une étape aujourd'hui essentiellement réalisée de manière manuelle, avec des torches plasma.En période de crise, plus encore, les trois associés ont pu tester l'efficacité de leur partage des tâches. « Dans une entreprise moderne, toutes nos fonctions sont assumées, sauf que le chef d'entreprise, s'il est seul, passe son temps à changer de casquette, avance Pascal Denis. Il lui faut être le plus compétent possible partout, au marketing, au commercial, au technique, aux finances, à la communication... C'est un exercice difficile. Beaucoup de PME en sont freinées, parce que le dirigeant n'a que 24 heures par jour, parce qu'il a aussi ses préférences, selon qu'il est plutôt technicien ou plutôt gestionnaire. À trois, nous procédons à l'analyse et à la prise de décision. Ensuite, chacun rentre dans sa chapelle, pour une mise en oeuvre plus rapide. Je pense, vraiment, qu'on ne peut plus réussir seul aujourd'hui où chaque client est difficile à prendre, où la différence se cache dans les détails... »
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