Millipore très convoité

Les quelque 1.200 salariés du groupe américain Millipore à Molsheim, en Alsace, sont inquiets. Pas seulement parce que leur société figurait dans la catégorie « orange » de l'éphémère palmarès sur la prévention du stress publié la semaine dernière par les services du ministre du Travail, Xavier Darcos. Ce qui les préoccupe davantage, c'est le devenir de leur entreprise.Depuis lundi dernier, les médias américains se font l'écho d'une possible OPA hostile, à 6 milliards de dollars, de Thermo Fisher (10 milliards de dollars de chiffre d'affaires, 30.000 salariés) sur Millipore, un groupe de taille plus modeste (6.100 salariés, 1,65 milliard de dollars de chiffre d'affaires en 2009) qui se présente comme le leader mondial des techniques séparatives pour la purification et l'analyse des fluides. Mardi soir, Millipore a confirmé que son conseil d'administration avait mandaté la banque Goldman Sachs pour étudier une possible vente ou fusion de l'entreprise. Tout en indiquant qu'il n'avait pas fixé de calendrier précis pour cette recherche.Contre-offre? Selon l'agence Bloomberg, Millipore aurait approché General Electric, un géant dans le matériel médical, pour tenter de le convaincre de monter une contre-offre. Mais le conglomérat piloté par Jeffrey Immelt semble intéressé par des acquisitions de taille plus modeste.À condition qu'il relève un peu son prix pour convaindre le conseil de Millipore, la voie pourrait donc être libre pour Thermo Fisher, un groupe s'est lui-même constitué, en 2006, par la fusion de Thermo Electron et de Fisher Scientific, et qui a depuis multiplié les acquisitions. En France, Thermo Fisher a cédé l'an dernier son usine de Château-Gontier, dans la Mayenne, qui fabriquait des centrifugeuses et des hottes et qui employait 115 salariés, à un chocolatier local, Roland Réauté. Il possède aussi une société de distribution de bioréactifs, créée en 1973 à Strasbourg sous le nom de Bioblock, et reprise en 1998 par Fisher Scientific. Depuis son intégration au sein du géant américain, cette société alsacienne a connu un joli développement. De quoi peut-être rassurer les salariés de Molsheim.
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