Luc Chatel a confirmé mardi ce que craignaient les enseignants. Sur l'antenne de RMC, le ministre de l'Éducation nationale a annoncé qu'« environ 1.500 » classes seraient fermées à la rentrée 2011 dans le primaire, officialisant ainsi les estimations du Snuipp-FSU, principal syndicat d'enseignants du premier degré. Ces fermetures de classes sont la conséquence des 65.000 postes supprimés dans l'Éducation depuis 2007 en vertu de la règle du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. En septembre prochain, disparaîtront ainsi 8.967 postes dans le primaire (dont la résorption de 5.600 « surnombres ») et 4.800 postes dans le secondaire. Alors que parallèlement, selon l'enquête menée par le Snuipp dans 62 départements, « on attend au moins 6.120 élèves supplémentaires dans le primaire », indique son secrétaire général, Sébastien Sihr. Selon lui, dans ce contexte, les 1.500 fermetures de classes marquent une « rupture sans précédent : c'est la première fois qu'il y a plus de fermetures que d'ouvertures de classes ». De fait, les années précédentes, dans le but de sauvegarder les classes, les coupes touchaient surtout des postes d'enseignants non affectés à des classes (remplaçants, Rased...). Ce qui explique que, selon le ministère, plus de 1.000 classes ont été créées entre 2006 et 2009. D'ailleurs, le ministre rappelle à l'envi que l'on compte encore 45.267 enseignants de plus et 604.300 élèves de moins qu'en 1990. Quant au nombre de classes dans le premier degré, il sera de 245.000 à la rentrée, soit « sensiblement le même qu'il y a 4 ou 5 ans », avec en moyenne 22 élèves par classe contre 23 dans les années 1990. Mais cette moyenne nationale cache des disparités territoriales et le contexte a changé depuis 1995, dénonce Sébastien Sihr pour qui le défi aujourd'hui est de résorber les 15 % à 20 % d'élèves en difficulté, ceux-là même les plus affectés par les classes nombreuses. En février, le Conseil d'analyse stratégique soulignait dans son « Tableau de bord de l'emploi public » que « la France présente le taux d'encadrement le plus faible » des pays membres l'OCDE, notamment dans le primaire. Clarisse Jay

latribune.fr

26 Avr 2011, 21:31

Partager :