Jean-Daniel LévyDirecteur du département politique-opinion de CSA.Plusieurs sondages récents sur les Français face à la réforme des retraites donnent des résultats contradictoires. Comme si la manière de poser les questions appelait certaines réponses. Du coup, que peut-on vraiment dire de l'acceptation de la réforme à venir par les Français ?Si tout n'est pas très clair, il y a bien quelques certitudes. Contrairement à 1995, les Français ont bien saisi la nécessité d'agir pour sauver le système par répartition, et l'urgence à le faire. Ils ont parfaitement intégré les évolutions démographiques, et en particulier la dégradation du rapport des actifs sur les inactifs. Ils sont convaincus que le gouvernement veut conserver le système par répartition, et sont plutôt résignés à l'allongement de la durée de cotisation, même s'ils ne sont pas certains que cela y suffira.Et que pensent-ils du report de l'âge légal au-delà de 60 ans ?Leur attachement à la retraite à 60 ans ne tient pas tant à l'importance d'un « acquis social » qu'à leur aspiration à commencer une nouvelle vie, alors qu'ils sont encore en bonne santé et veulent réaliser leurs projets personnels. La vie au travail procure peu de satisfactions aux Français : ils y trouvent peu de reconnaissance et encore moins de perspectives de développement personnel. Ils ont comme renoncé au travail.Mais est-ce une fatalité ? Ne pourrait-on revaloriser le travail des seniors ? Peut-être. Mais les Français doutent de l'efficacité de l'action publique dans ce domaine. Propos recueillis par Valérie SegondLa retraite à 60 ans répond à l'aspiration d'une nouvelle vie »

latribune.fr

26 Mai 2010, 23:21

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