Vente de médicaments sur le Net : la mise en garde des pharmaciens

Nous ne sommes pas contre Internet, mais nous demandons qu'on y mette des règles. » A quelques jours de la réunion prévue le 10 juin sous la houlette de la ministre Roselyne Bachelot, Isabelle Adenot, présidente du conseil national de l'Ordre des pharmaciens, a précisé mercredi la position de la profession concernant le projet de vente de médicaments sans ordonnance sur Internet. Opposés sur le principe, les pharmaciens tentent de s'adapter face à la détermination des pouvoirs publics. A certaines conditions. Leur demande principale ? Que chaque site soit relié à une pharmacie « en dur ». Ce qui permettrait une livraison de la commande au patient par un pharmacien. « Nous souhaitons aussi la création d'un portail de type pharmacie.fr pour accéder au site d'une officine, et tenons à rendre obligatoire la déclaration de chaque site à l'Ordre », explique Isabelle Adenot. Mais beaucoup de questions restent en suspens. Comment appliquer au médicament le délai de rétractation de huit jours dont dispose un acheteur sur Internet ? Comment empêcher le référencement payant via des moteurs de recherche, contraire selon l'Ordre au principe du libre choix du patient ? Autre cheval de bataille : le secret professionnel. « Sur la Toile, il n'existe pas ! » martèle la présidente. Aujourd'hui règne en effet la plus grande confusion, y compris de la part de sites hébergés en France : emails de relance contraires à l'interdiction d'incitation à la vente, produits dopants... « défendre la santé publique »Et quand on lui oppose la possible baisse des prix qui naîtrait de la multiplication des canaux de distribution, la présidente de l'Ordre, qui assure « défendre la santé publique et non la profession », voit rouge : « En France, la moitié des 23.000 officines sont déficitaires. Qu'on arrête de taper sur les pharmaciens ! » Du côté des laboratoires pharmaceutiques, on est moins catégorique : « Nous ne sommes pas défavorable au principe si la sécurité du patient est garantie », indique Philippe Lamoureux, directeur général du Leem. Mais toutes les parties sont unanimes : comme il faudra une loi pour concrétiser le projet, celui-ci ne semble pas près d'aboutir.
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