Les obligations d'entreprises sont mieux adaptées aux périodes d'incertitudes que les actions

Depuis le début de l'année, un véritable fossé s'est creusé entre la performance des indices boursiers et celle des obligations d'entreprises européennes. Sur la période, les actions européennes ont abandonné près de 15 %. Dans le même temps, les indices retraçant l'évolution de la valeur des obligations d'entreprises ont progressé de respectivement 3,6 % et 4 % sur les segments Investissement Grade et High Yield (spéculatif). Sans doute parce que les investisseurs craignent moins pour la solvabilité des entreprises que pour leurs résultats. Or, tant que l'horizon macroéconomique reste encombré, les opérateurs préfèrent limiter la casse. «Si l'on s'acheminait vers un scénario économique en W, les conséquences seraient bien plus catastrophiques pour le compartiment des actions que pour le marché obligataire corporate» glisse Frédéric Leroux, directeur de la gestion des risques chez Carmignac. Un avis partagé par Bernard Aybran, directeur de la multigestion chez Invesco : « en cas de regain d'aversion au risque, les pertes en capital sur les actions pourraient être importantes».De son côté Nicolas Forect, responsable taux chez Dexia AM, souligne « la nécessité pour tout investisseur de détenir une poche obligataire dans son portefeuille ». Réputées plus sûres que les actions, dont le dividende est par nature incertain et le prix très volatil, les obligations avaient déjà séduit le marché l'an dernier. Le mouvement avait été spectaculaire sur le segment « High Yield » européen, où les rendements (qui évoluent en sens inverse des prix) sont passés de 27,8 % le 12 mars 2009 à un plus bas de 8,3 % le 16 avril dernier, avant de remonter récemment à 10,1 %. « Les obligations spéculatives sont une véritable alternative aux actions. Dans un environnement économique incertain, le coupon perçu est un coussin précieux qui permet de délivrer une performance équivalente voire supérieure aux actions », explique Étienne Gorgeon, directeur taux chez Edmond de Rothschild IM. Et cela pour une prise de risque bien plus limitée. Selon une étude de l'université Stanford, le rendement du portefeuille actions du puissant fonds de retraite californien Calpers n'aurait dépassé que 0,66 % par an celui des obligations d'entreprises depuis 1984. Le tout au prix d'une volatilité trois plus élevée que celle de ces obligations. Dès lors, se pose la question de l'intérêt d'un produit hybride. « Les obligations convertibles permettent de bénéficier du potentiel des marchés actions tout en ayant l'assurance (au risque de crédit près) d'un remboursement si les Bourses repartent à la baisse» note Xavier Hoche, responsable convertibles chez Oddo. Bernard Aybran se montre, lui, plus nuancé : «c'est un marché très concentré et donc très peu diversifié en termes de profil d'émetteurs». J.B. et F.M.tant que l'horizon macroéconomique reste encombré, les opérateurs préfèrent limiter la casse.
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