Offensive de charme du chef de l'Etat auprès des éleveurs

Les habitants de Noyers-sur-Jabron, dans les Alpes-de-Haute-Provence accueillleront aujourd'hui le président de la République. C'est ce petit village de quelque 300 habitants que Nicolas Sarkozy a choisi afin de poursuivre sa reconquête du monde agricole. Officiellement, il ne s'agit aucunement de politique et encore moins d'élections. Le chef de l'Etat se rend dans les contreforts des Alpes pour parler de la filière ovine qui, à l'instar de l'ensemble du monde agricole, souffre de la crise et a vu le revenu de ses exploitants chuter. Selon l'Insee, le revenu moyen des agriculteurs a été amputé de 34 % en 2009, aggravant la chute de 20 % déjà subie en 2008. « Les éleveurs ovins français doivent faire face depuis plusieurs semaines à une baisse inquiétante du prix de l'agneau », s'alarmait la fédération nationale ovine début juin. Au-delà de cette inquiètude, la filière dont le cheptel a diminué de 17 % entre 2000 et 2009 doit résister à une concurrence sévère de la part de ses deux principaux concurrents que sont les éleveurs espagnols et anglais. Une bataille qui se traduit en chiffres : la filière ne produit que 43 % de la viande de mouton consommée en France chaque année; 28 % viennent du Royaume-Uni, 10 % d'Irlande et 13 % de Nouvelle-Zélande.Nicolas Sarkozy abordera les problématiques de la filière ovine dans une région dont elle forge une partie de la notoriété avec le fameux agneau de Sisteron, ville voisine de Noyers-sur-Jabron. « Mais nous lui parlerons aussi du loup », prévient Isabelle Giordano, directrice de la fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles de Provence-Alpes-Côte-d'Azur (FRSEA-PACA). « Cet été les éleveurs ont subi de nombreuses attaques de loups », affirme-t-elle, et ils comptent bien interpeller Nicolas Sarkozy sur cette problématique. La conduite à tenir vis à vis de ces prédateurs opposent éleveurs et écologistes depuis leur réintroduction dans les Alpes. effritementLe président affirmera-t-il à nouveau que « l'environnement ça commence a bien faire... », afin de caresser cet électorat dans le sens de la laine ? En tout état de cause, son offensive de charme en direction du monde rural se poursuit. Ce dont on ne se cache pas à l'Elysée. Il faut combler « le déficit d'explication qui s'est fait jour lors des élections régionales », commente un des proches conseillers du président. Selon l'institut de sondage Ifop, la courbe de popularité de Nicolas Sarkozy s'est effritée auprès des agriculteurs, passant de 87 % d'opinons favorables en août 2007 à 47 % début 2010. Rémy J
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