Taïwan s'apprête à coter pour la première fois une société chinoise

Un nouveau verrou vient de sauter dans la relation économique sino-taïwanaise. Pour la première fois, une entreprise chinoise - dont l'actionnariat est majoritairement chinois - va faire son entrée à la Bourse de Taipei. Yangzijiang Shipbuilding Holdings, le quatrième groupe de chantier naval chinois, déjà coté à Singapour, prévoit en effet de lever, dès le 8 septembre prochain, 4,5 milliards de dollars de Taiwan (143 millions de dollars américains) sur la place de Taipei. Selon le chef de file de l'introduction, SinoPac Securities, ces titres devraient être vendus dans une fourchette allant de 17 à 19 dollars taïwanais pour 240 millions de titres.C'est un pas de plus vers la détente économique avec Pékin initiée il y a maintenant deux ans par le président Ma Ying-Jeou. Car, si la Bourse de Taïwan a d'ores et déjà accueilli l'an dernier des sociétés qui opèrent en Chine - en l'occurrence le fabricant de nouilles Tingyi et le holding Want Want China - celles-ci restaient jusqu'àlors détenues par des Taïwanais. « Cette opération est symbolique, insiste un gérant présent à Hong Kong, il s'agit d'une société chinoise qui en vue de faire des acquisitions en Chine vient chercher des actionnaires à Taïwan et accepte de se plier aux exigences d'un régulateur taïwanais. C'est une première. » Discours offensifLe porte-parole de l'opérateur de la Bourse de Taîwan, Stanley Chu, n'a d'ailleurs pas caché sa satisfaction. « L'introduction de Yangzijiang est sans conteste une étape importante pour Taïwan », a-t-il confirmé. Même s'il s'est quelque peu laissé griser par l'événement : « la prochaine étape consiste maintenant à faire venir les « blue chip » chinoises - c'est-à-dire les groupes cotés à Hong Kong - à Taïwan. Et ce, d'ici à la fin de l'année », a-t-il ajouté.« Tous les patrons de Bourses asiatiques ont actuellement un discours très offensif », poursuit ce même gérant, « la compétition entre elles en vue de s'accaparer le business chinois ne cesse de s'accroître. » « Cette fois, précise-t-il, Taïwan a su se faire plus convaincant que Hong Kong. La raison en est simple : les actionnaires taïwanais qui n'ont pas accès au marché de Singapour vont être prêts à payer une prime pour cette société. C'est tout bénéfice pour Yangzijiang qui aurait sans doute eu à subir une décote à Hong Kong. » Marjorie Bertouille
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