Anne Hidalgo : "Paris a tous les atouts pour être la capitale des start-ups"

La Tribune - Vous insistez beaucoup sur l\'attractivité retrouvée de Paris. Pourtant une étude réalisée par KPMG en 2012 montre un recul des investissements internationaux réalisés à Paris ?Anne Hidalgo - Ce rapport a été fait durant la campagne présidentielle qui n\'est jamais un moment propice pour les investissements. Ceci dit, la plupart des rapports montrent que Paris a renoué avec le dynamisme économique et attire à l\'international.Les investissements portés par la ville de Paris depuis 2001, notamment dans les infrastructures, les transports, l\'installation de 100.000 m² d\'incubateurs et de pépinières d\'entreprises, ont représenté 8 milliards d\'euros sous la première mandature puis encore 9 milliards sous la deuxième.Cela a qualifié Paris dans la compétition internationale. J\'ajoute que durant la deuxième mandature, c\'est un milliard d\'euros qui a été également investi dans les nouvelles technologies, l\'enseignement supérieur, l\'innovation et la recherche, par exemple. En quoi consistent les projets de Paris avec Xavier Niel, le PDG de Iliad  et de Free?Xavier Niel estime que l\'écosystème parisien est très favorable à l\'installation d\'incubateurs. Il faut avoir en mémoire que 25.000 entreprises sont créées à Paris chaque année. Et le loyer moyen dans nos incubateurs d\'entreprises se situe entre 200 et 300 euros par m² et par an, hors taxes et hors charges.Xavier Niel voulait implanter un incubateur géant et il cherchait un lieu dans Paris. Nous lui avons alors proposé la Halle Freyssinet (13e). C\'est un projet énorme qui associe aussi la Caisse des Dépôts. Xavier Niel investit personnellement 150 millions d\'euros dans cette affaire. La Halle Freyssinet va être entièrement rénovée par l\'architecte Jean-Michel Wilmotte et accueillera 1.000 start-ups. L\'ambition de Xavier Niel est rien de moins que de faire émerger de cet incubateur le Bill Gates français.La Mairie de Paris joue les facilitateurs et aide à la réalisation. Ce n\'est d\'ailleurs pas une nouveauté pour nous. Déjà en 2001, était née l\'opération Silicon Sentier, consistant à transformer en quartier attractif pour les start-up, cet ancien haut lieu de la confection. Sans oublier des initiatives purement privées, que nous encourageons, comme par exemple The Family (3e) fondée par des Français à leur retour de la Silicon Valley.En présentant votre programme pour avez aussi évoqué un « Arc de l\'Innovation », pouvez-vous préciser ?Il s\'agit de faciliter l\'implantation d\'entreprises dans un arc allant de la Porte de Versailles (15e) jusqu\'au nouveau quartier Clichy-Batignolles (17e). Pour ce faire, nous allons utiliser les terrains municipaux, ferroviaires et des organismes publics. Là aussi, nous allons accompagner les start-ups qui s\'implanteront, de manière à ce qu\'elle deviennent des PME.Nous souhaitons également que dans cet Arc de l\'Innovation, il y ait des ateliers de fabrication, les Fab Lab, que les entreprises se partagent entre elles. Au total, ce sont 100.000 m² supplémentaires de pépinières d\'entreprises qui seront ainsi créés.  Où en est l\'emploi à Paris?Paris crée des emplois. Depuis 2006, le taux de chômage à Paris est inférieur au niveau national, c\'était l\'inverse avant. Les dernières statistiques montrent qu\'entre juillet et août, le nombre de personnes inscrites à Pôle Emploi à Paris, a baissé de 1,7%, soit 2.110 personnes. La décision judicaire concernant les horaires d\'ouverture du magasin Sephora relance la polémique sur le travail nocturne ou du dimanche. Qu\'en pensez-vous ?Je n\'ai jamais été pour une ouverture systématique le dimanche, contrairement à ce que certains ont avancé. Je dis qu\'il faut étudier cela secteur par secteur, après des négociations avec les riverains, les salariés et les commerçants de quartier. Les entreprises doivent donner des signes montrant qu\'elles se soucient des préoccupations sociales et des modes de vie de leurs salariés.J\'ai reçu des unions départementales de syndicats : elles sont favorables à l\'idée d\'une négociation interprofessionnelle et territoriale sur les questions du travail nocturne et du dimanche. Bien entendu, il faut tenir compte de la spécificité des sites touristiques; mais il ne doit pas y avoir de généralisation.        
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