La succession désordonnée à la tête de HSBC trahit la faiblesse de sa gouvernance

Pendant quelques jours, HSBC s'est mis à ressembler à une équipe de football au moment de la saison des transferts. La comparaison, réalisée sur son blog par Robert Peston, un journaliste économique de la BBC, « n'est pas loin de la vérité », persifle sous couvert d'anonymat un analyste financier.Vendredi soir, après deux semaines de rebondissements, les nouveaux dirigeants de HSBC ont été officiellement annoncés : le président exécutif, à partir du 3 décembre, sera Douglas Flint, jusqu'à présent directeur financier ; Michael Geoghegan, le directeur général qui espérait ce poste, est mis à la porte et est remplacé au 1er janvier 2011 par Stuart Gulliver, le directeur de la banque d'investissement. Si les nouveaux patrons sont tous respectés pour leur compétence, la succession ne s'est pas passée amicalement. Michael Geoghegan ne cachait pas une certaine amertume : « Je n'ai pas cherché à être président, mais la réalité est qu'on ne me l'a pas demandé. »La plus grande banque au monde par la capitalisation - hors Chine - s'est offert le luxe d'un véritable soap opera qui a commencé le 7 septembre quand Stephen Green, son président, a pris tout le monde par surprise en annonçant sa démission, pour un départ avant la fin de l'année, afin de rejoindre le gouvernement britannique au poste de secrétaire d'Etat britannique au commerce. compromisLa bataille pour prendre sa succession a tourné autour de Michael Geoghegan, le directeur général de 56 ans, dont trente-sept passés dans la maison. Certes, il pouvait faire valoir la tradition de HSBC, qui promeut traditionnellement ses directeurs à la présidence. Il faisait cependant face au grincement de dents des actionnaires londoniens. Le code de bonne gouvernance britannique, renforcé ces dernières années, recommande que le président soit quelqu'un d'extérieur, qui n'ait pas été le directeur général du groupe. Dans cette logique, John Thornton, ancien de Goldman Sachs et membre non exécutif du conseil d'administration de HSBC depuis 2008, était le favori pour prendre la présidence.HSBC - soutenue par les actionnaires asiatiques - réplique cependant que sa taille et sa complexité nécessitent de choisir quelqu'un en interne, qui connaisse bien l'entreprise. Sir Keith Whitson, un de ses anciens directeurs généraux, s'est même fendu d'une lettre publique critiquant les méthodes de Londres : « Il y a un nombre exceptionnel de directeurs exécutifs très compétents au conseil d'administration de HSBC. Il serait très démotivant pour eux d'être dépassés pour quelqu'un de moins qualifié. »Face à cette opposition, le conseil d'administration a trouvé une sorte de compromis, en choisissant le directeur financier qui occupait cette fonction depuis quinze ans, Douglas Flint. Tout en nommant quelqu'un d'interne à la banque, cela casse l'impression que le directeur général est systématiquement promu à la présidence. La tête de Michael Geoghegan a donc roulé sur l'autel de la bonne gouvernance britannique. Il est remplacé par le directeur de la banque d'investissement, Stuart Gulliver, 51 ans, dont trente ans de maison, qui était de toute façon perçu comme son héritier naturel.
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