Le Livret A au service de l'économie solidaire ?

Un soutien à \"200%.\" Benoît Hamon, ministre délégué en charge de l\'économie sociale et solidaire, a été plus que convaincu par le rapport de Pierre Duquesne sur la réforme de l\'épargne réglementée (Livret A, Livret de développement durable (LDD)). Ce rapport, remis la semaine dernière au ministre, prône l\'orientation d\'une partie de l\'épargne réglementée vers l\'économie sociale et solidaire, laquelle intervient principalement dans les domaines de l\'emploi, de l\'insertion sociale et de l\'environnement. A l\'heure actuelle, les fonds collectés sur le Livret A et sur le LDD et non centralisés auprès de la Caisse des dépôts sont en priorité affectés aux PME. \"Je me félicite que l\'on puisse inscrire dans les obligations d\'emploi (de l\'épargne réglementée) le financement de l\'économie sociale et solidaire. Cela obligera les banques à participer davantage au financement de cette économie\", a déclaré Benoît Hamon ce mercredi, en ouvrant un séminaire de travail sur la finance solidaire à l\'ENA (Ecole nationale d\'administration).Un poids de 10% dans le PIB\"C\'est l\'objectif premier de l\'épargne réglementée que de financer certains segments de l\'économie présentant un intérêt particulier, comme les PME, mais aussi des entités de l\'économie sociale et solidaire\", a insisté le ministre. Il faut dire qu\'en ces temps de crise, quand la France compte quelque trois millions de chômeurs, l\'économie sociale et solidaire - qui se focalise sur l\'être humain et non pas sur les bénéfices - semble parée de bien des vertus. En particulier parce qu\'elle \"a créé 23% d\'emplois supplémentaires au cours des dix dernières années, alors que ceux générés par l\'économie classique ont augmenté de 7% seulement\", argumente Benoît Hamon. De fait, l\'économie sociale et solidaire pèse aujourd\'hui près de 10% du PIB (produit intérieur brut) et des emplois, en France, selon le rapport Duquesne.Un encours de 3,5 milliards d\'eurosMais, pour que cette économie sociale et solidaire - génératrice de \"dizaines de milliers d\'emplois\" - passe à la vitesse supérieure, \"il faut que les offres de financement soient adaptées\" à ces associations et autres structures à but non lucratif, estime le ministre. Pour l\'heure, l\'économie sociale et solidaire est principalement financée par l\'épargne solidaire (livrets, fonds communs de placements, etc.), laquelle, avec des encours de 3,5 milliards d\'euros, représente à peine 0,1% de l\'épargne totale des Français. En effet, les fonds de l\'épargne réglementée ne sont aujourd\'hui pas destinés à l\'économie sociale et solidaire, regrette le rapport Duquesne.Orienter l\'épargne réglementée existante vers l\'économie socialeL\'une des pistes consiste donc à tenter de capter une partie de cette fameuse épargne réglementée. Plutôt \"que de créer un livret spécifique\", Benoît Hamon juge \"plus simple d\'orienter l\'épargne réglementée existante\" vers l\'économie sociale et solidaire. Surtout que le plafond du LDD sera doublé à partir du 1er octobre, à 12.000 euros, et que celui du Livret A pourrait lui aussi être multiplié par deux d\'ici à 2016, à 30.600 euros, comme le recommande le rapport Duquesne.  
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