Le nouvel engouement pour le modèle allemand

Huit Français sur dix ont confiance en Angela Merkel pour les affaires internationales. D'après le sondage régulier sur les leaders mondiaux effectué par le « Pew Research Center », ils étaient déjà 77  % il y a un an. « La confiance exprimée pour Merkel est la plus élevée en France, où elle est même plus populaire qu'elle ne l'est dans son propre pays et plus appréciée que le président français Sarkozy », explique ce centre de recherches américain. Cet engouement pour la physicienne est-allemande devenue chancelière n'est pas toutefois l'apanage des Français, même s'ils sont ses plus fervents thuriféraires. Depuis deux semaines, l'Italie ne tarit pas de louanges sur le « modèle allemand ». Le coup d'envoi a été donné par le gouverneur de la Banque d'Italie, Mario Draghi, indiquant que le Belpaese «  doit devenir productif et compétitif comme l'Allemagne ». « aucune erreur »« Après le désastre de la crise mondiale causé par la bulle des subprimes, choisir les États-Unis comme un modèle de croissance économique n'est plus à la mode. Une remarquable réévaluation du modèle allemand, notamment dans le sillage des bons résultats du PIB de l'Allemagne au deuxième trimestre, est en revanche en cours » note l'économiste Marco Fortis, vice-président de la Fondation Edison à Milan. « L'Allemagne semble actuellement ne commettre aucune erreur : son industrie va de l'avant, ses grands groupes industriels vendent avec succès des produits technologiques et de luxe sur les marchés émergents, ses finances publiques sont, comme toujours, parmi les plus vertueuses » poursuit Marco Fortis. D'autres comme le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, appellent « à regarder ce que l'Allemagne a fait pour se restructurer et rendre ses entreprises plus efficientes » ou s'extasient sur « le pilotage [économique] allemand rappelant les grandes années de Michael Schumacher » (Marc Fiorentino). La préoccupation est que Berlin fasse seul la course en tête. Peu de pays européens, à part la Suède ou des économies dans l'orbite allemande comme l'Autriche, devraient suivre les 3 % de croissance attendus outre-Rhin cette année. Et il n'est pas sûr que la locomotive allemande sorte facilement ses voisins de l'ornière. De plus les préceptes de rigueur budgétaire (et les sanctions avenantes) que Berlin essaie d'imposer dans la zone euro via la réforme du Pacte de stabilité sont loin d'être partagés par la plupart de ses partenaires. Les homologues d'Angela Merkel peuvent être jaloux de son succès, pas forcément de ses recettes pour y parvenir. Frank Paul Webe
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