« Le calendrier des états généraux de l'industrie est trop resserré »

Frédéric saint-geours, président de l' UIMMVous lancez une campagne de publicité en faveur des métiers de l'industrie. Parce que travailler dans l'industrie est devenu trop ringard ?L'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) lance dimanche une grande campagne de communication car effectivement, dans l'imaginaire collectif, l'industrie renvoie davantage au passé qu'à la réalité vécue. Alors qu'elle est au contraire très en avance sur son temps : c'est dans les entreprises industrielles que naît le progrès puisque 85 % des dépenses de recherche et développement y sont réalisées. C'est aussi dans l'industrie qu'il y a les plus grandes aventures internationales avec 80 % des exportations générées par des produits industriels. Enfin, l'organisation du travail et des relations sociales est la plus avancée aujourd'hui dans l'industrie. C'est ce message que l'UIMM souhaite faire passer.L'État veut redorer l'image de l'industrie avec les états généraux. Qu'en attendez-vous ?Il faut saluer cette initiative : il n'y a pas d'économie forte sans industrie forte. Pour autant, le calendrier dont nous disposons est trop court : début février se tiendra la convention finale. Je ne suis pas certain que ce calendrier extrêmement resserré soit propice à un dialogue approfondi. Donnons-nous deux mois de plus. À cela s'ajoute un problème de concordance de temps entre le grand emprunt et ces états généraux. Je me tourne vers les responsables politiques pour que les décisions du grand emprunt et celles des états généraux de l'industrie soient complètement coordonnées.Les industriels français sont-ils encore compétitifs ?Entre les entreprises allemandes et françaises il y a un écart de 5 à 8 points de chiffre d'affaires au niveau de la taxation sur les facteurs de production. Nous avons des conditions de marges beaucoup plus défavorables. Du coup, notre capacité à investir diminue avec le temps. Donc, oui, des états généraux sur l'assiette des prélèvements en France seraient vraiment très importants. Il ne s'agit pas de dire qu'il faut baisser les impôts des entreprises plutôt que ceux des ménages. C'est bien l'assiette qui est en cause : les taxes qui touchent les facteurs de production rendent plus difficile l'activité productive.L'UIMM présentera-t-elle un candidat en mars à la présidence du Medef ?Ce n'est pas un problème d'homme ou de femme. Notre objectif est de réfléchir sur le rôle et les orientations de la représentation interprofessionnelle. En mars, nous aurons une convention au sein de l'UIMM pour déterminer notre point de vue. Ensuite se posera la question du candidat.Propos recueillis par Michel CabirolLes décisions du grand emprunt et celles des états généraux de l'industrie devraient être complètement coordonnées.
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