Un président français sur les pentes glissantes de Davos

Il avait promis l'an dernier - en dépit d'un accueil très mitigé - de revenir. Promesse tenue, Nicolas Sarkozy ayant accepté l'invitation de Klaus Schwab, le patron du World Economic Forum, de venir présenter dans la grande salle de conférences du palais des Congrès de Davos sa vision pour le G20. Pour l'occasion, le président français a mis de l'eau dans son vin, adoptant une approche modeste et baissant d'un ton ses critiques à l'égard des excès du monde capitaliste. Le dirigeant français a-t-il convaincu les habitués de Davos ? À mesure qu'il égrenait son discours, la salle, bourrée à craquer à son arrivée, se vidait petit à petit, pour finir véritablement clairsemée. Patrons français peu nombreuxEst-ce parce que, sortant des règles imposées par le forum de Davos, Nicolas Sarkozy a dépassé l'horaire qui lui était imparti ? Ou bien parce qu'il s'exprimait en français, une langue peu usitée à Davos ? Il est vrai qu'en évoquant les bonus des banquiers, la mise en place d'une taxe pourtant qualifiée d'« infinitésimale » sur les transactions financières ou en mettant en cause le monopole du dollar, Nicolas Sarkozy prenait le risque de hérisser le gotha des affaires. Car même si les Chinois et les Indiens sont de plus en plus nombreux à arpenter les couloirs de Davos, le rendez-vous annuel reste largement dominé par le monde anglo-saxon. Les grands patrons français invités à siéger dans les panels d'intervenants sont du reste peu nombreux. Et ces derniers sont parfaitement rompus à la langue de Shakespeare et aux usages d'un capitalisme mondial réglé sur l'heure de Wall Street et de la City. Or, Nicolas Sarkozy n'est ni un patron du CAC 40 ni un grand banquier. Mais un président en campagne pour le G20. Cette année, il n'a pas promis qu'il reviendrait pour la prochaine édition...Vendredi, c'est l'allemande Angela Merkel et le britannique David Cameron qui devaient prendre le relais dans la grande salle du centre de congrès de Davos. F. L. et E. C.
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