CBM grossit avec le concours de l'IRDI

Grossir ou périr ? Sans être aussi radical, le choix stratégique du laboratoire CBM, installé à Muret près de Toulouse (Haute- Garonne), répond bien néanmoins à une évolution de la réglementation. La France fait partie en effet des pays d'Europe qui comptent le plus grand nombre de petits laboratoires : 4.200, selon une étude de 2008, quand l'Allemagne dénombre moins de 1.000 sociétés spécialisées dans l'analyse médicale. Pour se mettre au diapason européen, la France veut faire le ménage et prévoit, d'ici à 2016, de mettre en place un système d'accréditation obligatoire pour les laboratoires.Cette évolution entraîne donc une nouvelle organisation du secteur, avec la disparition des petites structures, l'arrivée de grands réseaux et le développement des sociétés indépendantes. Le laboratoire CBM fait partie de cette dernière catégorie. « La valeur des laboratoires a doublé en l'espace de deux ans, explique Patrick Bellon, directeur général de CBM. Nous avons d'abord été sollicités par des grands réseaux avec des offres de rachat intéressantes. Mais, confortés par l'Institut régional de développement industriel (IRDI), nous faisons un autre pari... » Profitant du départ à la retraite de deux associés, les quatre fondateurs restant viennent d'accueillir à leur table le fonds d'investissement IXO Private Equity placé sous la houlette de l'IRDI. Celui-ci prend 25 % du capital, pour un montant estimé à 5 millions d'euros. Objectif : racheter des petits laboratoires de la région toulousaine. « Nous faisons un chiffre d'affaires entre 10 et 11 millions d'euros. Nous voulons atteindre les 20 millions d'euros d'ici à deux ans, précise Patrick Bellon. Nous avons déjà signé des accords de rachat qui devraient nous amener à dépasser les 16 millions de chiffre d'affaires d'ici la fin de cette année. »Recrutements à venirDisposant déjà de trois sites, dont un muni d'un plateau technique opérationnel de 1.200 m2, CBM devrait ainsi passer à neuf sites en 2011, puis douze en 2012. Ses capacités de traitement des dossiers devraient également doubler, pour passer de 1.000 à 2.000 patients par jour. Les effectifs, enfin, vont suivre, avec 170 salariés contre 110 actuellement. « Grossir nous permet notamment de recruter des qualiticiens à temps plein. Il s'agit de profils très pointus », souligne Patrick Bellon. La croissance de CBM devrait lui permettre d'exister parmi les grands réseaux : classé parmi les trente laboratoires les plus importants de France avant l'arrivée de l'IRDI, il devrait gagner quelques places dans les années à venir.Martin Venzal, à Toulouse
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