Le nouveau patron de Nokia promet des changements rapides

Stephen Elop, le nouveau PDG de Nokia, promet des changements rapides. En commentant les résultats annuels du numéro un mondial du téléphone mobile, lors d'une conférence téléphonique jeudi, il a assuré que « les choses bougent très vite en interne ». Mais, ce Canadien, arrivé de Microsoft le 21 septembre à Espoo, le siège du groupe finlandais, repousse au 11 février la présentation du nouveau plan stratégique du groupe. Ce sera à Londres, lors d'une journée consacrée aux investisseurs. Pour l'heure, pas de baguette magique. « Nokia affronte des défis significatifs en matière de compétitivité et d'exécution », a reconnu le premier non finlandais à diriger le groupe. « Bref, l'industrie a changé, il est temps pour Nokia de changer plus rapidement », s'impatiente-t-il. L'un des axes stratégiques fixés par Stephen Elop est le développement d'un écosystème autour d'une plate-forme, plutôt que de se battre sur les seuls terminaux. Alors que le groupe commence à déployer sur les modèles haut de gamme son nouveau système d'exploitation Symbian3, une redéfinition de sa stratégie dans les plate-formes est à prévoir. Selon une étude du cabinet IDC citée par Silicon.fr, moins d'un développeur sur cinq élabore aujourd'hui des applications mobiles pour Symbian ou Meego, le système d'exploitation que Nokia développe avec Intel. De fait, sur le marché des smartphones, c'est le système ouvert Android, développer par Google, qui se diffuse le plus rapidement sur le marché tandis Apple (iPhone) et RIM (Blackberry) accroissent leur emprise sur le haut de gamme. Déception aux États-UnisEn attendant le 11 février, Stephen Elop a refroidi les analystes en annonçant des perspectives modestes pour le premier trimestre 2011. Le groupe table sur un chiffre d'affaires dans le mobile de 6,8 à 7,3 milliards d'euros, contre 8,5 milliards au dernier trimestre 2010. Surtout, il s'attend à une nouvelle contraction de ses marges. Le cours de Bourse du géant a plongé de 7 % à la Bourse de Helsinki peu après l'annonce, avant de se reprendre en clôture (? 0,8 %). L'année 2010 s'est pourtant mieux terminée pour Nokia avec un chiffre d'affaires en hausse de 6 % au dernier trimestre à 12,6 milliards d'euros, ce qui lui a permis de publier des ventes en progression de 4 % sur l'année à 42,4 milliards d'euros. Mais la marque finlandaise continue de souffrir aux États-Unis, marché pourtant stratégique. « C'est une déception, alors que le groupe a fait beaucoup d'efforts sur le marché américain, a reconnu Stephen Elop. Nous devons faire en sorte de rouvrir les portes de ce marché, et de quelques autres où nous ne sommes pas ». Le chiffre d'affaires dans le mobile (terminaux et services) a encore baissé de 9 % au dernier trimestre en Amérique du nord à 233 millions d'euros. Il ne pèse plus de 2,7 % des ventes du groupe tandis que la Chine en représente déjà 20 % et que l'Europe reste à 36 %. Au total, Nokia affirme avoir vendu 124 millions d'unité dans le monde entre octobre et décembre 2010. Il estime sa part de marché mondiale à 31 %, alors qu'elle était encore à 35 % un an avant et 40 % il y a un peu plus deux ans. Surtout, le prix moyen de ses terminaux a encore baissé de 16 % en un an à 156 euros. C'est l'un des défis de Stephen Elop.En dépit de cette situation difficile, le nouveau patron a répété sa confiance dans les atouts « fantastiques » de Nokia : la marque, le réseau de distribution, les relations avec les opérateurs télécoms. Ils doivent permettre de repartir après « cette phase de transition ».
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