Fukushima ne déstabilise pas Areva

L'onde de choc de Fukushima commence à avoir de sérieuses répercussions politiques et industrielles en Allemagne. Ce qui n'est pas le cas en France où le conseil de surveillance d'Areva s'apprête ce lundi à valider l'opération de cotation des actions du groupe nucléaire en bourse. Faisant fi de ce qui se passe au Japon. L'inquiétude concernant la centrale de Fukushima a été ravivée pendant le week-end à la lumière d'une nouvelle détérioration de la situation sur place. Un très fort niveau de radioactivité a été constaté dimanche au niveau du réacteur numéro deux de la centrale, qui a conduit Tokyo Electric Power Company (Tepco) à évacuer les techniciens essayant d'en réactiver le processus de refroidissement. Selon l'exploitant de la centrale, la radioactivité de l'eau, accumulée dans la salle des turbines de ce réacteur, a été mesurée à 1.000 millisieverts par heure, alors que le standard de sécurité nationale au Japon est de 250 millisieverts par an. « Il existe une forte probabilité pour que les barres de combustible se soient dégradées », a déclaré un porte-parole de l'entreprise.« Ce niveau de radioactivité est juste une preuve directe que le coeur du réacteur a fondu », a estimé Olivier Isnard, un expert de l'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) interrogé par l'AFP. « Mais l'eau contaminée va être très difficile à traiter, car on ne peut pas la mettre dans des camions-citernes et tant qu'elle est là, le travail ne peut pas reprendre », a-t-il poursuivi.La situation s'est également détériorée au large de la centrale, avec un niveau de radioactivité en forte augmentation dans l'eau de mer. Le degré d'iode 131 était dimanche 1.850 fois supérieur au niveau habituel, contre 1.250 fois samedi, selon l'Agence japonaise de sûreté nucléaire et industrielle.La situation restait en revanche acceptable à Tokyo, situé à 240 kilomètres de la centrale. Dimanche matin, la dose de radioactivité relevée était de 0,22 millisievert par heure, un taux qui reste dans la fourchette de la moyenne mondiale de radioactivité naturelle.Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Yukiya Amano, a souligné samedi la gravité de la situation. « Il s'agit d'un accident très grave, selon tous les critères, qui est loin d'être fini », a-t-il déclaré au « New York Times », appelant à mobiliser davantage de moyens pour éviter une catastrophe. Deux des six réacteurs de la centrale de Fukushima sont désormais considérés comme stabilisés mais quatre autres continuent à émettre fumée et vapeur par intermittence. Vendredi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait estimé que l'accident devrait entraîner un réexamen du régime international de sûreté nucléaire.
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