La vente de Pioneer intéresse des sociétés de gestion françaises

Après Intesa-Sanpaolo qui a engagé des discussions « préliminaires » avec le fonds Hellman & Friedman pour une cession partielle de sa filiale Fideuram, c'est au tour d'UniCredit de se pencher sur le sort de Pioneer Investment, sa filiale de gestion d'actifs qui gère 180 milliards d'euros. La banque italienne a mandaté Bank of America-Merrill Lynch pour étudier toutes les options stratégiques afin de maximiser la valeur de sa filiale : une introduction en Bourse, une cession totale ou un partenariat. « Nous sommes au démarrage d'une analyse, indique Fabien Madar, responsable de Pioneer Investment France. Il est trop tôt pour tirer des conclusions. »Dans le contexte de marché actuel, l'introduction en Bourse est exclue, la gestion d'actifs suscitant peu d'intérêt chez les investisseurs. Une vente pure et simple semble difficile en raison du prix élevé de Pioneer. Avec un résultat estimé à 300 millions d'euros, le gestionnaire d'actifs est valorisé à environ 3 milliards d'euros, selon plusieurs sources, un montant jugé excessif aujourd'hui. Une vente par compartiment est aussi envisagée. Des candidats sembleraient intéressés par l'activité américaine ou européenne et non pour l'ensemble. Aux Etats-Unis, l'activité serait valorisée un milliard d'euros et intéresserait plusieurs gestionnaires d'actifs. En Europe, l'option serait différente. Pioneer vend essentiellement aux réseaux d'UniCredit en Italie et en Europe de l'Est. Selon plusieurs sources, la banque italienne souhaite conserver une participation minoritaire dans sa filiale pour conserver cette distribution. La solution retenue par UniCredit serait de nouer un partenariat avec une banque européenne qui détiendrait majoritairement Pioneer. Une opération par échange de titres semble plus probable, les banques n'étant plus prêtes à payer en cash.Cette dernière option intéresserait Amundi, la coentreprise dans la gestion d'actifs entre Crédit Agricolegricole et Société Généralecute; Générale. Amundi, présentée comme une plate-forme, a toujours dit qu'elle intégrera d'autres réseaux de distribution. Ce qu'elle pourrait faire dès 2011. UniCredit ferait donc un candidat légitime. D'autres acteurs français regarderaient également le dossier. Ainsi, Natixis Global Asset Management ne cache pas son envie de se développer en Europe par croissance externe. Elle gonflerait ainsi ses encours.Possible surpriseRoger Yates, directeur général de Pioneer, a lancé un audit interne afin d'avoir une vision très précise de ce que fait la société. A l'issue de cet audit, Pioneer commencera à réfléchir sur le type de partenariat dont elle a besoin. Il est aussi envisageable qu'il ne se passe rien, surtout si UniCredit n'en obtient pas le prix désiré. Dans ce cas, la banque pourrait surprendre le marché en décidant de se développer en acquérant des activités sur lesquelles elle est absente. Résultats d'ici la fin 2010.
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