+ 35.200 en avril, + 16.700 en mai ou + 15.600 en juin. Chaque mois, le nombre total de demandeurs d'emploi comptabilisés par le ministère de l'Emploi varie de quelques milliers à peine. Mais derrière ces fluctuations d'apparence modeste se cachent des mouvements de très grande ampleur. Tous les mois, en effet, entre 400.000 et 500.000 demandeurs d'emploi entrent et sortent des listes de Pôle emploi. Or, parmi ces « sortants » du chômage, bien peu retournent sur le marché du travail, selon une étude récente du ministère du Travail portant sur le mois de décembre 2009. Une reprise de l'emploi trop faible À peine un demandeur d'emploi sur deux sort des statistiques du chômage parce qu'il a retrouvé un job (voir graphique ci-dessous). Et la crise économique a accentué le phénomène : en décembre 2009, le taux de désinscription pour cause de reprise d'emploi était de 44 %, contre 44,9 % un an plus tôt. Même en ajoutant à cette catégorie les chômeurs qui partent en formation (10,9 % en décembre 2009), il reste encore une très large proportion de « sortants » qui n'ont pas retrouvé d'emplois. Parmi eux, les chômeurs qui se découragent et se placent en retrait du marché du travail. Mais aussi ceux qui sont rayés des fichiers de Pôle emploi parce qu'ils n'ont pas déclaré leur situation, comme ils en ont l'obligation, et qui se réinscrivent dès qu'ils s'en rendent compte. Soit 86 100 personnes pour le seul mois de décembre 2009. Les seniors à la peine D'une tranche d'âge à l'autre, la probabilité de sortir des listes des chômeurs pour cause de reprise d'emploi varie fortement. Si le taux est de 45,7 % chez les 25-49 ans et de 43,3 % chez les moins de 25 ans, seuls 37 % des plus de 50 ans avaient, en décembre 2009, réintégré le marché du travail. En revanche, l'écart est réduit entre les hommes et les femmes, avec respectivement des taux de reprise d'emploi de 44,3 % et de 43,7 %. Les employeurs plébiscitent les contrats courts Effet de la crise, seuls 28,6 % des chômeurs ayant retrouvé un job en décembre 2009 ont décroché un CDI et 13,8 % un CDD ou un contrat saisonnier de plus de 6 mois. Les autres se contentent de CDD de courte durée (22,8%) ou de mission d'intérim (12,9%), des contrats qui les ramènent souvent sur les listes de Pôle emploi... A. L.
Un retour vers le marché du travail toujours très difficile
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