Désormais, les DRH vont devoir accorder une attention particulière à leurs salariés seniors. Et ce avant le 31  décembre 2009. Alors qu'en France seuls 38 % des plus de 55 ans sont en activité, deux décrets (*) publiés fin mai obligent toutes les entreprises de plus de 50 salariés à instaurer un « plan seniors » d'ici à la fin de cette année, sous peine d'une pénalité de 1 % de leur masse salariale. Le plan doit fixer un objectif chiffré (non précisé) d'emploi des plus de 50 ans et définir un ensemble d'actions pour favoriser l'emploi des seniors. Ce gros bâton est-il pourtant nécessaire alors que les entreprises commencent à découvrir les atouts des seniors? et à les gérer autrement que par la sortie ? Tour d'horizon des bonnes pratiques. éviter les a priori Trop chers, pas assez performants? les quinquas sont rarement vus d'un bon ?il par les recruteurs. Pourtant, « les seniors ont le réseau et l'expertise. Quant au salaire, ça se négocie », rétorque Jack Gaïtelli, de l'association Objectif 50. D'ailleurs, des entreprises comme Auchan ont instauré des formations pour sensibiliser les managers aux stéréotypes sur les seniors. Autre exemple, l'Association française des banques (AFB), qui a signé en 2008 un accord de non-discrimination sur l'âge. Anticiper les fins de carrière Afin de remotiver des seniors découragés par l'absence de perspectives, les bilans à mi-carrière se sont multipliés. Alstom a instauré depuis 2006 des entretiens individuels dès 45 ans afin d'aborder le sujet encore tabou de la fin de carrière. Comme solution d'aménagement, des entreprises ont opté pour la réduction progressive de l'activité : Air France propose ainsi de passer au temps partiel à 80 % dès 57 ans. Une option qui permet le passage en douceur vers la retraite, mais qui ne favorise pas le maintien dans l'emploi. des postes plus adaptés Conscientes du risque d'usure professionnelle, des industries comme Renault et PSA ont travaillé sur l'ergonomie de leurs postes de travail. Afin de redonner un nouvel emploi aux quinquas, Michelin leur propose des missions de conseil en interne. Alors que les seniors se voient parfois cantonnés sur des postes voués à disparaître, des entreprises cherchent à les redéployer. En 2003, Axa a ainsi conclu un accord destiné à faire migrer ses salariés de plus de 47 ans, dont l'emploi se voyait menacé, vers des postes de commerciaux. Améliorer la formation  Seuls 20 % des 55 ans et plus ont accès à une formation contre 38 % des 30-35 ans, selon la Dares. L'entreprise voit rarement l'intérêt d'investir dans des salariés en fin de carrière et réputés ? encore un a priori ? difficiles à former. Mais certaines ont pris conscience de l'enjeu : Thales permet ainsi à ses salariés seniors de bénéficier d'un crédit de 100 heures de formation afin d'acquérir de nouvelles compétences. Et, pourquoi pas, d'entamer une seconde carrière? Catherine Quignon(*) Décret n° 2009-560 du 20 mai 2009 relatif au contenu et à la validation des accords et des plans d'action en faveur de l'emploi des salariés âgés, « JO » du 21 mai ; décret n° 2009-564 du 20 mai 2009 relatif au décompte des effectifs prévu à l'article L. 138-28 du Code de la Sécurité sociale pour les accords et plans d'action en faveur de l'emploi des salariés âgés, « JO » du 21 mai.

latribune.fr

28 Sept 2009, 1:43

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