EDF ? Veolia  : échanges électriques

Dans un monde où les entreprises sont « normalement traitées », un changement de patron est un événement normal de la marche des affaires, même lorsqu'il s'accompagne d'un changement de secteur. Ainsi, aux États-Unis, quand le patron des avions civils de Boeing part diriger Ford, cela s'opère naturellement, sans que l'on se demande si, du coup, l'avionneur va se mettre à fabriquer des voitures et vice-versa. La France n'étant pas un pays opposé au bon fonctionnement du business, elle permet, elle aussi, des virages spectaculaires comme le transfert d'un patron de la distribution vers la banque. Mais que l'on touche à des secteurs où l'État et les pouvoirs publics, nationaux et locaux, ont leur mot à dire, comme clients et plus encore comme actionnaires ou comme délégataires de concession, et la partie se complique, devient affaire de réseaux, d'influences? Elle peut même se traduire par des liens structurants entre sociétés, jusque-là simples partenaires. Pourquoi pas, après tout, s'il existe un bien-fondé à une alliance que l'on retrouve déjà présente chez les concurrents. Mais pourquoi, si la montée d'EDF au capital de Veolia est effectivement confirmée, choisir le moment où l'on change de patron, au risque de brouiller les messages et de laisser penser que l'heureux élu aurait fait pression pour obtenir, en plus de son poste, le schéma industriel de son choix ? Même si le nouveau patron d'EDF sera auditionné par le Parlement, tout cela donne une impression de flou artistique d'où l'on a du mal à repérer ce qui relève de la tactique, de la stratégie, du simple opportunisme, voire de la méthode cavalière. Quand près de 500.000 salariés sont impliqués, quand des dizaines de millions de clients sont concernés, prendre des décisions d'une telle importance nécessite une réflexion approfondie, une étude fouillée des avantages et des inconvénients. Notamment, en ce qui concerne EDF et Veolia, sur la problématique de fixation des prix chez l'un comme chez l'autre, face à la concurrence mais aussi au consommateur. Certes, on touche avec ces deux groupes à des « produits » qui concernent la vie de tous les jours des Français : l'électricité et l'eau, des questions très politiques puisqu'elles relèvent à la fois du pouvoir d'achat, de la santé et du confort public. Raison de plus pour ne pas prendre de décision à la légère et pour procéder par é[email protected] provost
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