Fillon s'accommode d'une stabilisation du déficit public

Passionné de course automobile, François Fillon sait l'importance des réglages d'un moteur. L'élaboration du budget 2010, dont le Premier ministre a dévoilé les grandes lignes hier dans « Le Journal du dimanche », illustre la nécessité de ce « fine tunning ». Une reprise fragile s'amorce, il s'agit de ne pas la casser. Dans ce contexte, le Premier ministre accepte que la France affiche pour 2009 et 2010 un niveau de déficit public record. En 2009, ce sera 8,2 % du PIB, indique François Fillon, qui estime « que nous ne pourrons l'an prochain faire mieux que de stabiliser ». La faute aux déficits sociaux qui augmenteront, explique-t-il. Pour éric Woerth, ministre du Budget, ce déficit public pourra être réduit d'un point par an « sans politique de rigueur si on retrouve 2,5 % de croissance ».On peut aussi observer que le budget pour 2010 fait la part belle aux? baisses d'impôt en faveur des entreprises, avec notamment la réforme de la taxe professionnelle. « Cela fera bénéficier les entreprises de 6 milliards d'euros d'exonérations d'un seul coup. Et même 12 milliards en 2010 grâce à l'effet de trésorerie », souligne le Premier ministre. On peut ajouter à la liste des allégements d'impôt pour les entreprises en 2010 l'impact de la suppression progressive de l'impôt forfaitaire annuel, soit 700 millions d'impôts en moins. Un effort de l'État en faveur des entreprises que viendra amputer de 2 milliards la non-compensation de la taxe carbone aux entreprises ainsi que des taxes imposées aux entreprises de réseaux (EDF, SNCF).Parallèlement, le gouvernement choisit de reconduire certaines mesures de soutien à l'économie. François Fillon confirme que sont prolongées l'exonération de cotisations sociales dont bénéficient les petites entreprises lors d'une nouvelle embauche, le remboursement anticipé de crédit d'impôt recherche et le doublement du prêt à taux zéro. Malgré ces allégements, le déficit de l'État sera ramené à 115 milliards d'euros, après 140 milliards attendus à la fin 2009. Cette amélioration viendra, explique-t-on dans l'entourage du Premier ministre, du rebond des recettes avec le retour de la croissance attendue à 0,75 % en 2010, de l'extinction de certaines dispositions du plan de relance et de la maîtrise des dépenses.rabotage financierLa règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux se traduira en 2010 par la suppression de 33.000 postes. Le gouvernement veut économiser aussi en recalibrant certains dispositifs. C'est le cas de la prime à la casse dans l'automobile. Son montant sera réduit pour passer à 700 euros en janvier et à 500 au 1er juillet. Le rabotage financier de certains dispositifs fiscaux passe aussi par leur verdissement. C'est le cas notamment pour le logement avec le recentrage sur les bâtiments basse consommation des dispositifs sur la déductibilité des intérêts d'emprunt immobilier et de celui destiné à doper l'investissement locatif. C'est vrai aussi pour l'automobile avec un rééquilibrage du bonus-malus automobile.
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