Quand Pékin éternue, l'industrie automobile mondiale s'enrhume. Après l'annonce par la ville de Pékin d'une restriction draconienne du nombre d'immatriculations autorisées en 2011, les actions des constructeurs allemands ont dégringolé lundi. BMW perdait 6,39 % à la clôture, Volkswagen 5,76 %, Daimler 4,62 %. Le français Peugeot a aussi reculé, mais dans une moindre mesure (? 2,07 %). Seul Renault n'est guère affecté, mais... il n'est pas présent industriellement en Chine. Les équipementiers sont également touchés, tels l'allemand Continental (? 4,33 %) et les tricolores Faurecia (? 4,2 %) ou Valeo (? 2,5 %).La capitale chinoise a décidé la semaine dernière de diminuer le nombre de nouveaux véhicules l'an prochain à 240.000 - contre 750.000 cette année -, à travers des licences attribuées par tirage au sort. Pékin compte actuellement 4,8 millions de véhicules immatriculés, soit 2,2 millions de plus qu'il y a cinq ans, et se débat dans des embouteillages monstrueux. Le responsable de la circulation à Pékin, Huang Wei, vient d'ailleurs d'être exilé dans la province du Xinjiang pour n'avoir su prévenir cet engorgement.Pékin pèse 7 % environ du marché automobile chinois. Et ses décisions pourraient faire tache d'huile auprès d'autres grandes métropoles de l'ex-empire du Milieu. C'est bien ce que redoutent les milieux financiers. Crainte sur le marché chinoisDes initiatives de ce genre risquent de casser l'essor du florissant marché chinois, qui devrait terminer 2010 en progression de 28 %, selon la CPCA (Association des constructeurs de voitures particulières), et pourrait croître encore de 10 % à 15 % l'an prochain, d'après des estimations effectuées avant les dernières annonces. Les constructeurs touchés seraient en premier lieu Volkswagen, qui y est le numéro un historique et a annoncé un investissement de plus de dix milliards d'euros sur cinq ans, mais aussi GM, Nissan, Honda et... PSA, même si sa pénétration reste faible (3,3 %). Alain-Gabriel Verdevoye

latribune.fr

28 Déc 2010, 15:34

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