« Les Chinois sont déjà candidats au TGV russe »

Après l'accord commercial qu'il vient de signer avec Air France, Aeroflot cherche-t-il toujours une acquisition en Europe occidentale ?Non, Aeroflot fonctionne par le biais d'alliances. L'accord avec Air France nous permet d'avoir accès à beaucoup de possibilités en Europe. Inversement, Air France a accès au marché russe. Le ministre des Transports français a rappelé l'intérêt qu'il portait au Superjet, l'avion régional de Sukhoi de 75 à 95 sièges, pensez-vous le vendre à Air France ? Nous aimerions beaucoup qu'Air France et Alitalia achètent le Superjet. Car les industriels français et italiens ont beaucoup participé à ce programme. Les équipementiers français y participent en effet à hauteur de 30 %. En sera-t-il de même sur votre nouveau projet d'avion moyen-courrier, le MS-21 ?C'est la capacité technique à participer à un programme et à répondre à nos exigences qui détermine le choix des partenaires. Nous en sommes seulement à l'élaboration de ce projet d'avion prévu vers 2016. Les différents appels d'offres seront lancés en 2010 et 2011. Quelles sont vos ambitions dans l'aéronautique civile ? La Russie est déterminée à occuper le segment des avions de 50 à 300 sièges qui est très important pour elle. Pour protéger notre secteur, nous avons instauré une taxe de 48 % sur les avions étrangers de cette catégorie.Vous avez accordé la gestion de l'aéroport de Pulkovo, à Saint-Pétersbourg, à l'allemand Fraport, ferez-vous d'autres appels d'offres ?Oui, nous venons de commencer le processus de mise en gestion des grands aéroports russes. Fin 2010, nous lançons celui de Moscou. On espère que les entreprises européennes postuleront. Nous en avons parlé avec Vinci. Suivra ensuite celui de Vladivostok qui suscite l'intérêt de sociétés japonaises, singapouriennes et coréennes. La France est très intéressée par le développement du ferroviaire en Russie. Quand le pays se dotera-t-il de sa première ligne à grande vitesse Moscou - Saint-Pétersbourg ?Le Président de Russie a signé un décret sur la création de lignes à très grande vitesse. Notre système et nos normes sont organisés pour le moment pour des trains roulant jusqu'à 250 km/h. Pour des vitesses supérieures, il faut créer de nouvelles bases juridiques. Ce sera fait d'ici à la fin de l'année. à partir de 2011, nous pourrons annoncer un appel d'offres sur une concession d'au moins 25 ans, avec garanties gouvernementales. Nos collègues chinois nous ont déjà fait une proposition de construction de lignes à très grande vitesse, avec livraisons de trains et financement. Nous étudions cette proposition. La SNCF ne nous a rien proposé. Alstom a depuis plusieurs mois la possibilité de prendre 25 % du capital du constructeur russe TMH. Quand l'opération sera-t-elle terminée ?Nos services clôtureront le dossier vers la fin 2010. Difficile de savoir comment cela se passera en Europe. Mais les équipes d'Alstom sont présentes aux côtés de TMH et participent à la conception de produits. Nous considérons cette opération comme très importante. Quels sont les prochains appels d'offres que vous allez lancer ?Nous voulons faire construire un axe routier payant qui traversera Saint-Pétersbourg. Nous prévoyons aussi la construction d'un tunnel à Saint Petersbourg sous la Neva et Vinci nous a fait part de son intérêt. Nous avons créé une société d'état qui regroupera les routes payantes de Russie. D'ici à mai, nous lui transférerons les routes payantes déjà construites. En juillet, nous comptons lancer un appel d'offre pour la gestion de ces axes.Vous avez aussi de grands projets dans le maritime... à la fin de l'Union soviétique, 400 millions de tonnes de marchandises transitaient par les ports, dont 170 millions pour ceux de la fédération de Russie. à ce jour, les seuls ports russes voient transiter 500 millions de tonnes. En quinze ans, nous avons multiplié par 2,5 nos capacités, grâce à des apports financiers de l'état et d'investisseurs privés. En 2015, l'objectif est de pouvoir accueillir 700 millions de tonnes de marchandises. Et nous sommes tout à fait ouverts à des prises de participations de compagnies étrangères. Voyez-vous une reprise dans les transports ?Durant les deux premiers mois de l'année, le transport de marchandises routier et ferroviaire a progressé de 15 %. Dans le transport ferroviaire de passagers, la hausse a été de 30 %, alors que l'aérien a encore subi une baisse de 8 %.
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