En incubation depuis des années, la « femtocell », cette technologie qui permet de mieux capter la téléphonie mobile à l'intérieur des bâtiments, pourrait enfin éclore. Selon le cabinet américain iSuppli, le nombre de boîtiers femtocell devrait frôler les 2 millions de ventes cette année dans le monde, trois fois plus qu'en 2009. En 2013, les ventes pourraient même atteindre les 40 millions d'unités. De quoi intéresser les grands noms de l'électronique et des télécoms, Qualcomm, Texas Instruments, Ericsson ou encore Alcatel-Lucent.Solution de complémentAux états-Unis, où la couverture des réseaux mobiles laisse à désirer, tous les opérateurs se sont déjà lancés dans la femtocell, littéralement micro-cellule (femto correspondant à un millionième de milliardième). En Grande-Bretagne, Vodafone propose aussi à ses clients de brancher chez eux ce petit boîtier électronique pour mieux capter la 3G et pouvoir utiliser leur mobile dans de meilleures conditions. L'utilisateur n'a donc plus à tenter des positions périlleuses sur la fenêtre du grenier pour pouvoir téléphoner.Pour l'opérateur mobile, l'intérêt est triple. D'abord, même si la femtocell est une solution de complément, et ne peut remplacer un réseau classique, cela évite l'ajout d'antennes 3G sur les toits des immeubles, devenu très compliqué notamment en ville. Selon Alcatel-Lucent, ce système ferait économiser entre 5 % et 10 % de charges d'exploitation. Ensuite, le boîtier femtocell étant branché à la box ADSL, les appels passés via le téléphone mobile transitent ensuite par la ligne Internet fixe de la maison. à l'heure où la 3G sature avec l'essor des smartphones, cette nouvelle technologie soulage une partie du réseau. En effet, 40 % à 60 % des appels passés depuis les mobiles le sont à la maison. Troisième intérêt, la femtocell permet d'imaginer de nouveaux services autour de la domotique ou de télésurveillance.Bémol des opérateurs En France, pourtant, les opérateurs hésitent. Seul SFR vend depuis la fin 2009 un boitier femtocell pour ses clients qui captent mal la 3G dans leur foyer. Mais l'offre est chère, 200 euros pour s'équiper. Les deux autres opérateurs en sont encore au stade de la réflexion et Free indique que sa prochaine génération de Freebox intégrera une puce femtocell. « La fenêtre de tir auprès du grand public n'est pas encore ouverte », reconnaît Thibault de la Fresnaye, responsable du programme haut débit au Technocentre d'Orange. En revanche, Orange teste la solution auprès d'entreprises qui pourraient voir l'utilité d'améliorer le réseau sur leurs sites industriels.La femtocell n'a pas que des avantages pour l'opérateur. « Il est impératif de vérifier que ce réseau domestique n'interfère par avec celui de l'opérateur et ne dégrade pas la qualité des communications », explique Thibault de la Fresnaye. Sans compter qu'en France, où l'opposition aux antennes mobiles est grande, il est difficile pour les opérateurs de demander à leurs clients d'installer un relais dans leur salon même s'ils assurent que les ondes émises par la femtocell sont bien plus faibles que celles du wifi.

latribune.fr

28 Mars 2010, 23:18

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