« Si elles veulent grandir, les PME doivent se prendre en main »

STRONG>Fabrice Brégier Président de l'association Pacte PME, directeur général délégué d'AirbusCe vendredi, Eric Besson, le ministre de l'industrie ouvre l'assemblée générale de l'association Pacte PME. Quels enseignements retirez-vous de ces premiers mois passés à la tête de cette association qui a pour objectif d'améliorer les relations entre donneurs d'ordre et les PME ? Parallèlement à mes activités à la direction générale d'Airbus, je prends la mesure des opportunités de développement de l'économie française, opportunités reposant sur l'amélioration des relations entre les grands donneurs d'ordre et le tissu de TPE et de PME qui les entourent.Mais les grands groupes ont-il réellement l'intention de jouer le jeu, votre jeu ?Les mentalités changent. Il faut l'avouer. Certains sont conscients d'avoir été trop loin et d'avoir de ce fait, fragilisé leur propre développement, leurs propres chances de succès à moyen long terme. Les grands groupes n'ont plus vraiment le choix.Pour quelles raisons ?Pour affronter une concurrence de plus en plus sévère en France et à l'international, ils doivent pouvoir compter sur la souplesse, l'ingéniosité, le savoir-faire des entreprises qui les entourent. Le temps du servage est révolu. Les PME ne doivent plus être considérées comme des sous-traitants corvéables à merci mais comme des partenaires à part entière sans qui, les chances de succès sont compromises. Elles doivent participer à la stratégie des grands groupes et des entreprises de taille intermédiaire [ETI]Combien de grandes entreprises ont-elles signé votre Pacte ?Nous en recensons trente-cinq actuellement. Compte tenu de l'urgence à créer un cercle vertueux entre toutes les entreprises françaises, quel que soient leurs tailles, je pense qu'une centaine de grands groupes devrait rapidement nous rejoindre.Encore faut-il que les PME aient les moyens humains, techniques et financiers pour répondre aux attentes des grandes entreprises ? Effectivement. Notre association a également pour objectif d'inciter les PME à mieux s'impliquer dans la vie des grands groupes, sur les projets de recherche & développement, sur les projets export. Toutes les PME n'ont pas forcément vocation à se développer avec les grands groupes, mais celles qui le peuvent, celles qui n'ont pas que des ambitions locales de développement, doivent absolument se prendre en main.Mais en ont-elles les moyens ?C'est un fait, les PME souffrent souvent de leur petite taille. Pour augmenter leurs chances de succès, certaines doivent impérativement se regrouper. Pourquoi ne pas créer des ETI virtuelles via des joint venture qui regrouperaient certaines activités, comme les achats, la recherche, l'export ? De tels regroupements permettraient également d'améliorer l'accès des PME aux marchés publics.On compare souvent les économies française et allemande. Les relations entre donneurs d'ordre et PME sont-elles meilleures de l'autre côté du Rhin ?Il faut admettre que les grandes entreprises allemandes ont réussi à s'entourer d'un écosystème très performant. Une de leurs forces est de disposer d'environ cinq fois plus d'ETI que nous, capables d'investir et d'exporter davantage. Pour en savoir un peu plus, le Pacte PME lancera une étude comparative sur ce point au cours du second semestre. Propos recueillis par Fabien Piliu
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