Ringier devrait être candidat à la reprise du « Monde »

À J-1 mois. Les candidats à la reprise du groupe Le Monde (le quotidien, « Télérama », « Courrier International », « La Vie », Le Monde imprimerie, Le Monde Interactif) sortent du bois. Vendredi 28 mai, c'est le groupe de médias suisse Ringier, qui s'est officiellement déclaré. « Le Monde est un groupe que nous connaissons bien, car nous sommes historiquement partenaires, et c'est donc naturellement que nous avons demandé à avoir accès au dossier de cession du groupe », nous a déclaré Jean-Clément Texier, président de Ringier France. « Nous avons obtenu une réponse positive immédiatement de la part des dirigeants du groupe Le Monde et avons déjà reçu le dossier que nous allons étudier dès ce week-end. Nous prendrons une décision sur l'opportunité de faire une offre rapidement », ajoute cet ancien banquier, spécialiste de la presse française, qui a été le conseil de nombreux groupes.Etre helvétique ne serait pas un problèmeReste que Ringier est un groupe suisse, pays qui n'est pas membre de la communauté européenne, et que cela pourrait poser un problème au cas où Ringier souhaiterait prendre le contrôle du groupe Le Monde. Selon la législation française, un groupe qui n'est pas basé dans un pays de l'UE ne peut en effet pas s'offrir plus de 20 % d'un média français. Pour Jean-Clément Texier, cet aspect a été bien évidemment pris en compte par Ringier et cela n'est pas un problème en soi. Car, rappelle-t-il, les autorités françaises, par la voix du président de la République, Nicolas Sarkozy, en 2009, ont clairement annoncé leur intention de mettre fin à cette règle pour la Suisse. La démarché a été enclenchée du côté français et une réponse est attendue des autorités suisses. 11,4 millions d'euros de bénéfices« Si la volonté de Michael Ringier quand il investit dans un groupe est d'être opérateur et pas d'avoir un strapontin, souligne Jean-Clément Texier, le groupe reste ouvert à toute possibilit頻. À la lecture de la « data room » (ensemble des documents comprenant les comptes, les informations sur le groupe...), Ringier décidera s'il se lance seul dans l'affaire ou s'il y va accompagné d'investisseurs ou de partenaires industriels. Financièrement, le groupe suisse, qui emploie près de 8.000 collaborateurs, a les moyens de ses ambitions : il a dégagé en 2009 un chiffre d'affaires record de 858 millions d'euros et un bénéfice net de 11,4 millions d'euros. Stratégiquement, il est déjà adepte de la coentreprise, comme en témoigne l'accord signé en mars dernier avec le groupe de presse allemand Axel Springer.Xavier Niel a rejoint le tandem Bergé-PigasseVendredi, un autre candidat s'est déclaré en la personne de Xavier Niel, président et fondateur d'Iliad (Free). Il rejoint le tandem composé de l'homme d'affaires Pierre Bergé et du banquier Matthieu Pigasse (patron de la banque Lazard France). Les trois hommes mettront la même somme dans l'affaire. Leur schéma de prise de contrôle du groupe Le Monde repose sur un investissement évalué entre 75 et 100 millions d'euros (« La Tribune » du 20 mai).Cinq candidatsIl y a donc désormais 5 candidats à la reprise du groupe Le Monde. Outre le trio Pigasse-Bergé-Niel, et très vraisemblablement le suisse Ringier, Claude Perdriel, patron du « Nouvel Observateur », le groupe de presse Prisa et le riche industriel italien Carlo De Benedetti, propriétaire du groupe Espresso (« La Repubblica »), peaufinent leur offre...Le quotidien « Le Monde », qui traverse la plus grave crise financière de son histoire, doit être recapitalisé avant la mi-juin, sans quoi il risque le dépôt de bilan. Le groupe est endetté à hauteur de 125 millions d'euros et, en 2010, perdra de l'argent pour la dixième année consécutive. En 2009, il a perdu 25 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros.
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