Maintien de taux bas : attention aux effets collatéraux

Outre l'assainissement des finances publiques et la refonte de la régulation, la Banque centrale des banques centrales insiste, dans son dernier rapport annuel, sur la nécessité de « normaliser » les politiques monétaires. « Une période prolongée de taux d'intérêt très bas, même s'ils sont justifiés par de piètres perspectives de croissance, peut susciter des risques pour la stabilité financière », prévient le directeur général de la BRI, Jaime Caruana. Et plus le temps passe, plus les effets secondaires s'additionnent... À tel point que l'institution de Bâle en vient à se demander si le bas niveau des taux d'intérêt ne présenterait pas plus de risques que d'avantages.L'environnement monétaire extrêmement accommodant a été très largement mis en cause dans le déclenchement de la crise de 2007. Il a contribué au renchérissement des actifs et à la contraction des primes de risque. Les même phénomènes observés en 2009 et au début 2010 peuvent être interprétés « comme un signe à la fois de l'efficacité de ces mesures et d'un retour à des stratégies de prise de risque potentiellement excessive  », indique la BRI. Autre inquiétude  : le retard pris dans l'assainissement des bilans. « La forte pente de la courbe des taux [lorsque les taux à long terme sont beaucoup plus élevés que les taux à court terme, Ndlr] procure aux établissements une source de revenus qui émousse peut-être le sentiment d'urgence face à la nécessité de réduire l'effet de levier et de procéder à des ventes ou dépréciations d'actifs douteux », souligne la BRI.Aux distorsions entraînées par le maintien de taux d'intérêt bas pendant une longue période s'ajoutent les distorsions provoquées par les outils monétaires non conventionnelles. La BRI s'inquiète des conséquences des politiques d'achat d'actifs par les banques centrales. Elles leur feraient en effet courir « un risque de crédit important, lequel, conjugué à la modification de la composition de leur bilan, peut les exposer à des pressions de la sphère politique », explique-t-elle, tout en reconnaissant qu'en ce domaine, « le passé n'apporte guère d'informations sur les répercussions économiques indirectes d'une politique monétaire non conventionnelle ». S. R.
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