Henri Proglio organise son double poste chez EDF et Veolia

En attendant de prendre ses nouvelles fonctions de PDG d'EDF, courant novembre, Henri Proglio ne perd pas de temps. Réuni hier soir, le conseil d'administration de Veolia « va entamer une réflexion visant à modifier la gouvernance de Veolia. Il se prépare à soumettre une proposition aux actionnaires du groupe », explique l'entourage d'Henri Proglio. « Il devrait, en outre, préciser qu'il privilégie une solution interne pour la succession. » Antoine Frérot, l'actuel patron de l'activité eau, la plus importante de Veolia, deviendrait ainsi président du directoire.La seule incertitude de cette man?uvre semble résider dans son calendrier. Pierre Gadonneix doit, au minimum, rester à la tête de l'électricien français jusqu'au 5 novembre, date de l'assemblée générale du groupe, qui doit approuver les nouveaux administrateurs arrêtés dimanche soir (voir ci-contre). Son mandat expire le 22 novembre. « On attend de savoir à quelle date l'État souhaite voir débuter celui d'Henri Proglio pour caler les deux calendriers », souligne-t-on. Il faut six semaines pour convoquer l'assemblée générale extraordinaire de Veolia.ContinuitéAu sein du groupe de services aux collectivités, on reste serein, voire indifférent. « Peut-être parce que son successeur désigné, Antoine Frérot, est garant d'une certaine continuit頻, avance un cadre. « Parce qu'Henri Proglio n'a pas marqué les esprits sur le terrain social », tranche Christophe Gandilhon, délégué FO chez Veolia Eau. À l'extérieur, la perspective de la double casquette d'Henri Proglio suscite peu de réactions pour l'heure. Le PS est le seul à avoir condamné ce choix de l'Élysée. « La nomination d'Henri Proglio à la tête d'EDF, qui pourrait de surcroît rester au c?ur de la gouvernance de Veolia, marque une nouvelle concentration de l'économie française entre les mains de quelques-uns, que le Parti socialiste dénonce », affirment, dans un communiqué, le secrétaire national à l'industrie, Guillaume Bachelay, et la secrétaire nationale à l'énergie, Aurélie Filippetti. Un rapprochement entre les deux groupes serait une « aberration industrielle », selon le PS, pour qui « allier l'eau et l'électricité n'a d'autre sens que d'éloigner un peu plus encore EDF de son statut d'entreprise publique ».Chez EDF, si les administrateurs salariés attendent d'en savoir plus sur les intentions du nouveau patron, les fédérations syndicales s'inquiètent. « La revanche du patronat de l'eau est totale », le gouvernement « leur a offert d'abord GDF, maintenant il ouvre en grand la porte d'EDF », a réagi SUD Énergie. FO Énergie « réitère son opposition absolue à toute dilution de la part de l'État dans EDF ». Côté CGT, « j'espère que l'arrivée d'un nouveau président va permettre un autre dialogue social et, par exemple, que des processus de sanctions en cours à l'égard de salariés vont être réexaminés », a déclaré sur RTL son secrétaire général, Bernard Thibault.
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