Syndicats et direction croisaient les doigts depuis quelques jours. Pour pouvoir discuter dans le calme, il fallait interrompre « la spirale des suicides », selon les mots de Didier Lombard, PDG d'un opérateur historique en pleine crise sociale. La réalité les a rattrapés hier matin. Un salarié du centre d'appels d'Annecy est décédé, après s'être jeté d'un pont enjambant l'A41. Cet employé de 51 ans, dépressif selon sa femme, « a laissé dans la voiture une lettre dans laquelle il explique que c'est le climat au sein de son entreprise qui a rendu propice le passage à l'acte », précise la préfecture de Haute-Savoie. L'homme faisait partie du millier de personnes en détresse détectées par la direction du groupe. Il était arrivé dans ce centre d'appels deux mois auparavant, et faisait l'objet d'une attention particulière de la part de sa direction. rencontre houleuseIl n'en fallait pas plus pour attiser l'émotion ? la colère, selon la CGT ?, de salariés marqués par 24 suicides en dix-huit mois. Didier Lombard et Louis-Pierre Wenes, le directeur général d'Orange France, se sont rendus sur place hier en fin d'après-midi. Une rencontre houleuse, où les salariés ont demandé l'accélération des négociations en cours sur les conditions de travail, qui doivent s'achever à la fin décembre. Les syndicats ont réclamé, à nouveau, le prolongement de deux mois du moratoire sur les « mutations forcées », censé se conclure fin octobre. « C'est une demande légitime, une nécessité absolue », affirme Xavier Major, délégué central CFDT. Les restructurations sont suspendues pour le moment jusqu'au 31 octobre. Les 100.000 salariés français d'Orange recevront, le 17 octobre, un questionnaire destiné à dresser un état des lieux médical du personnel. Julien Dupont

latribune.fr

29 Sept 2009, 1:46

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