Une émission d'actions très mal perçue par la Bourse

cite>Michelin se serait bien passé de cela. L'annonce de l'augmentation de capital de 1,2 milliard d'euros a provoqué un véritable ras-de-marée à la Bourse de Paris. En séance, l'action du groupe de pneumatique a ainsi perdu jusqu'à 10 %, près de 1 milliard d'euros de capitalisation boursière partant ainsi en fumée. Soit quasiment le montant de l'opération !!!Pourquoi un tel accès de faiblesse ? Plusieurs raisons à cela. D'abord, la direction de Michelin et ses conseillers financiers ont opté pour un prix de souscription particulièrement attractif (45 euros) de manière à attirer un maximum d'investisseurs. Mais revers de la médaille, ces conditions poussent nombre d'actionnaires à vendre la valeur en Bourse (qui vaut 58 euros) pour profiter du prix proposé pour l'opération. En outre, ce principe induit une forte dilution au regard du nombre de titres créés à cette occasion. Dilution qui se vérifiera aussi au niveau du bénéfice net par action.Surtout, ce violent reflux boursier vient démontrer à quel point les investisseurs sont beaucoup moins enclins actuellement à « digérer » une opération en actions. Et ce, alors que les récentes émissions d'obligations ont toutes été très favorablement accueillies, avec de très importants taux de sur-souscription.Manifestement, la perspective d'un rendement assuré sur la durée séduit davantage petits et gros investisseurs qu'une opération en actions, au potentiel de hausse incertain.Spirale infernaleEt l'accueil réservé mardi au projet de Michelin ne devrait pas militer en faveur d'autres émissions de ce type à court terme. Car plus la Bourse se montrera réservée vis-à-vis de ces appels au marché, plus les organisateurs devront proposer des conditions attractives, donc des décotes importantes par rapport au cours de Bourse, susceptibles de provoquer de non moins importants décalages boursiers. Une spirale infernale qui devrait faire les beaux jours des émissions obligataires ces prochains mois.Les niveaux de valorisation d'une bonne partie de la cote française, encore très inférieurs à ceux précédant la débâcle de la banque Lehman Brothers n'encourage pas, de toutes façons, l'émission massive d'actions. Pascale Besses-Boumard
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