Le deuxième actionnaire de Sopra conteste la stratégie

Le calme avant la tempête ? C'est bien possible. Ce mardi, l'action Sopra a baissé de moins de 2 %, , après avoir bondi de près de 10 % la veille, en raison du renforcement des deux principaux actionnaires - le groupe industriel Caravelle et Sopra GMT, le holding des fondateurs de Sopra - dans le capital de la SSII. Si Caravelle a porté sa participation à 17,47 % le 21 septembre, c'est pour « mieux faire entendre sa voix au sujet de la stratégie » de la SSII, explique à « La Tribune » Pierre- André Martel, PDG de Caravelle et membre du conseil d'administration de Sopra. Une stratégie sur laquelle Pierre-André Martel estime ne pas avoir suffisamment de « visibilit頻. « Pierre Pasquier [PDG de Sopra, Ndlr] ne nous livre pas son projet. De plus, il a 75 ans, n'a pas préparé sa succession et a limogé son directeur général [le 22 juin] », s'agace Pierre- André Martel. « La stratégie de Sopra est claire et elle a été approuvée par le conseil d'administration. Quant au départ de Dominique Illien [le directeur général en question], il s'agissait de sa décision », rétorque Sopra. Ce sont ces incertitudes relatives à l'évolution du management de Sopra qui ont conduit Caravelle, la semaine dernière, à refuser les modalités de l'important projet de scission entre Sopra et sa filiale Axway, spécialisée dans les logiciels. Des modalités selon lesquelles les actionnaires de Sopra détenant moins de 5 % du capital auraient bénéficié d'un différé d'imposition sur les titres Axway reçus, à condition que les principaux actionnaires, eux, s'engagent à demeurer au moins trois ans encore au capital de Sopra. Pas question « sans un minimum de visibilité sur la stratégie » de la SSII, insiste Pierre-André Martel. « Le comportement de Caravelle est contradictoire avec la lettre adressée à l'Autorité des marchés financiers (AMF) le 24 septembre, dans laquelle le groupe dit envisager de nouveaux achats d'actions et affirme qu'il restera un actionnaire significatif de la SSII », ironise une source proche du dossier. Selon cette source, Caravelle aurait « toujours rêvé de prendre le contrôle rampant de Sopra ». Reste que, dans sa lettre à l'AMF, Caravelle précise ne pas envisager de dépasser le tiers du capital de Sopra, un seuil qui l'obligerait à lancer une offre d'achat sur la SSII. « Mouvement d'humeur »Quoi qu'il en soit, Sopra GMT, détenue à 67,31 % par la famille Pasquier, a hissé sa participation dans Sopra à 34,9 % dès le 22 septembre. « Un mouvement d'humeur », s'amuse Pierre- André Martel. Sans doute plutôt un mouvement de défense, bien que Sopra GMT se refuse à expliciter sa montée dans le capital. En tout état de cause, les relations ne semblent pas au point mort entre Sopra et Caravelle, la SSII affirmant que d'autres formes de scission d'Axway sont étudiées. Il s'agit là d'un enjeu important car cette opération permettra de mieux valoriser Sopra.
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