Arte s'inquiète des surcoûts de diffusion

Pour Jérôme Clément, président d'Arte France, la montée en charge de la couverture de la diffusion hertzienne numérique augure deux années budgétairement « périlleuses ». « Pour 2010 et 2011, je suis préoccupé de l'alourdissement de la facture de diffusion numérique », explique-t-il. D'autant que la surenchère politique pour couvrir par des émetteurs hertziens plus de 95 % de la population, quand le réseau d'Arte, jusqu'alors, n'en couvre pas plus de 85 %, ajoute des incertitudes à une situation déjà tendue. En effet, l'évolution des ressources de la chaîne publique a été fixée pour la période 2007 à 2011 par le contrat d'objectif et de moyens (COM) signé avec l'État. Or dès octobre 2008, Arte a été lancée en haute définition sur toute la journée, et non seulement à partir de 19 heures comme prévu au COM, soit un coût annuel de 9 millions d'euros pour la diffusion HD (au lieu de 2,5), qui s'ajoute à celui de la diffusion numérique standard, maintenue pour les foyers non équipés en récepteurs haute définition. Autre charge non prévue au COM : la contribution de plus de 4 millions d'euros d'Arte France au Groupement France Télé Numérique, chargé de l'accompagnement de la population lors du basculement TNT. cri d'alarme Pour 2010, Arte a bien obtenu de l'État une dotation complémentaire de 3 millions d'euros (en plus des 239 millions d'euros inscrits au COM). Mais le compte n'y est pas. La facture de la diffusion hertzienne, inférieure à 20 millions d'euros en 2007, va grimper jusqu'à 29 millions en 2011. Et encore sans compter la couverture de l'outre-mer. Certes, en 2012 avec l'arrêt de l'analogique, la chaîne fera des économies, mais le coût de diffusion restera supérieur à celui de 2007, tant qu'elle devra continuer à émettre sur deux canaux : haute définition et définition standard. Face à cette situation, Jérôme Clément alerte : « Les chaînes ne peuvent supporter indéfiniment les charges supplémentaires » d'une couverture numérique hertzienne toujours plus étendue sans que cela se fasse « au détriment de l'investissement dans les programmes ». Isabelle Repito
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