L'indien Wipro veut repartir d'un bon pied en France

SIIUn entretien « constructif », selon Azim Premji, président de Wipro, reçu hier par le ministre de l'Industrie : « Nous avons joué cartes sur table et je pense que Christian Estrosi nous a compris. » Wipro, une des trois grandes SSII indiennes avec Infosys et Tata, n'avait sans doute pas anticipé l'indignation qu'il allait soulever en fermant le site français de Newlogic, à Sophia-Antipolis. En juin, la direction de la filiale, spécialisée dans les puces wi-fi et Bluetooth, informe les 61 salariés de son projet, quelques jours après avoir encaissé 5 millions d'euros de crédit d'impôt-recherche dans le cadre du plan de relance. Les négociations, menées depuis l'Autriche par la direction indienne de cette entreprise rachetée par Wipro en 2005, n'avancent pas. Les salariés dénoncent l'insuffisance de leurs propositions. Le dialogue de sourds se poursuit tout l'été. Mi-septembre, les discussions se débloquent, sous l'effet d'une attention médiatique accrue par les critiques au vitriol du ministre de l'Industrie, également président de la communauté urbaine Nice Côte d'Azur, sur l'attitude « indigne » de Wipro. Jusqu'ici resté à l'écart, Christophe Martinoli, directeur général France de Wipro, s'implique dans les négociations. Un plan de sauvegarde de l'emploi est finalement signé début octobre. À ce jour, 29 salariés ont reçu leur lettre de licenciement pour motif économique, selon leurs représentants.230 salariésChristian Estrosi « semble très intéressé par notre focalisation sur le marché français et nos capacités de recherche et développement. Nous comptions une trentaine de personnes en France il y a trois ans ; nous en avons 230 aujourd'hui. Nous croissons sur un rythme de 60 % l'an et cela va continuer. Nous allons donc poursuivre nos recrutements », assure le président de Wipro. Selon lui, le marché de New Logic s'est effondré au cours des dix-huit derniers mois, conséquence de la crise économique. « Nous avons offert nos brevets aux employés de New Logic ainsi qu'à des instituts de recherche publics français », souligne Azim Premji. En France, Wipro compte 25 clients ? SFR ou Michelin par exemple ? qui, chaque année, lui commandent de plus en plus de services. Alors que de grandes sociétés comme HP, IBM et Capgemini ont ouvert des centres de services en Inde, Wipro essaie de racheter des sociétés de conseil occidentales pour récupérer des travaux à valeur ajoutée. n(retrouvez l'interview d'Ajim Premji sur https://blog.latribune.fr/blogpascalb/).
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