Renault Clio IV : une (très) brave petite !

trong>Renault est très, très fier, de sa Clio IV, premier fruit de la nouvelle équipe de design dirigée par Laurens van den Acker. Les lignes sont effectivement très dessinées, avec des galbes à la mode et une ligne de caisse remontant fortement vers l\'arrière pour suggérer le dynamisme (!). Sans porter de jugement esthétique, notons quand même qu\'elle fait un peu japonaise - le manitou du design oeuvrait auparavant chez Mazda. Mais, bon, on la remarque et c\'est l\'essentiel! A l\'intérieur, la grande console tactile fait très moderne. Elle se révèle fort pratique mais on regrette la disparition du lecteur de CD. Les cadrans sont fort lisibles et la vitesse s\'affiche pile devant les yeux. Parfait. En revanche, nous déplorons la floraison de plastiques durs, bien assemblés, mais assez bas de gamme. La qualité perçue est du coup en baisse sur sa devancière, la Clio III. L\'ambiance noirâtre, même avec des sièges partiellement colorés de rouge, ne fait pas non plus très raffinée. Ah ça, mais qu\'est-ce qu\'ils ont tous à proposer des habitacles froids et lugubres ? La position de conduite se révèle par contre excellente, mais on déplore une sensation d\'espace en régression par rapport à l\'ancien modèle, malgré des dimensions revues à la hausse. On a effectivement un peu moins de place, sauf dans le coffre. Drôle d\'évolution ! Chez Renault, on reconnaît quelques sacrifices au profit du design !Accessibilité et visibilité arrière médiocresA l\'arrière, les poignées de portes dissimulées pour faire croire à un coupé - inventées naguère pour l\'Alfa 156 par Walter de Silva, alors patron du design de la marque italienne passé depuis chez Volkswagen - obligent à une préhension très peu ergonomique. Pas pratique. On se tord la main. La ligne de toit arrondie entraîne en outre à l\'avant, mais surtout à l\'arrière, une garde au toit limitée. Grands gabarits s\'abstenir sur la banquette arrière. D\'ailleurs, les pauvres occupants de l\'arrière ne devront pas être claustrophobes. Les minuscules vitres donnent en effet une impression de confinement. Ces mini-vitres à la mode sont, répétons-le, hyper-dangeureuses. On ne comprend même pas que le législateur, prompt à interdire tout et n\'importe quoi, ne prohibe pas un tel design, qui rend la vision vers l\'arrière exécrable, et, de trois-quarts arrière, carrément inexistante. Catastrophique pour la sécurité !Moteur satisfaisantLe bilan mécanique est, lui, très satisfaisant. Ce nouveau petit moteur tricylindre turbo à essence de 900 centimètres-cubes développant 90 chevaux n\'émet pas de vibration, se révèle bien élevé et n\'est pas creux au démarrage. Une réussite, même s\'il faut constamment rétrograder pour éviter les bas régimes lymphatiques et hésitants, que n\'apprécie guère ce genre de mini-mécanique. Mais ce moteur est tout de même beaucoup plus plaisant que son rival de PSA, vibrant, rugueux et trop apathique au démarrage. Le Renault est l\'un des meilleurs trois cylindres que nous ayons essayés, avec celui de Ford. Qui plus est, la sonorité rauque apparaît assez plaisante. Renault a bien annihilé ici le sempiternel sifflement aigu de ce genre de moteur, aussi sensuel habituellement qu\'une machine à laver en position essorage. Ce 900 cm3 n\'en reste pas moins bruyant. Le « Stop and Start » (arrêt et redémarrage automatiques au feu rouge) fonctionne sans hésitation. Il demeure à peine perceptible. Mais, son fonctionnement est assez dépendant de l\'air conditionné, qui tire sur la batterie. Embrayage, boîte de vitesses, ne sont aucunement critiquables. Bref, nous sommes agréablement surpris par un ensemble mécanique plaisant. Un grand bravo aux ingénieurs.Consommations pas si bassesLa voiture affiche des consommations homologuées très basses et des rejets de C02 corrélés extrêmement limités (99 grammes). Tout ça est évidemment, en partie, de l\'esbroufe. Car, si l\'on veut s\'insérer normalement dans le trafic, on doit cravacher une telle mécanique. Dès lors, les consommations grimpent, comme les (vrais) rejets de C02. En ville, nous avons consommé 8,5 litres aux cents. Ce qui n\'a rien de fabuleux pour un tel petit véhicule aux prestations quand même réduites. Notons au passage une cinquième très longue, qui incite à revenir en quatrième à la moindre relance. Il n\'y a pas de sixième !Comportement routier rassurantLa tenue de route est extrêmement rassurante, précise, sans cette vivacité un peu problématique de la Peugeot 208. Pour un petit véhicule, le comportement, quelles que soient les conditions climatiques, est même sans faille, avec une direction bien calibrée, mieux que sur la Clio III. Le confort demeure pour sa part très correct, mais... régresse un peu par rapport à la précédente Clio. Pourquoi les constructeurs tricolores durcissent-ils leurs voitures, alors que le confort était naguère la qualité marquante des produits hexagonaux ? Autre dégradation: les bruits de roulement. La Clio IV filtre moins bien que la Clio III. Des économies agaçantes !Prix assez élevéDès l\'entrée de gamme Authentique, la Clio offre l\'aide au démarrage en côte, les « airbags » frontaux et latéraux, tête et thorax, la carte Renault à télécommande, le contrôle dynamique de trajectoire (ESP), le régulateur-limiteur de vitesse. Il en coûte 14.270 euros avec un moteur à essence quatre cylindres de 75 chevaux, assez ancien. Le deuxième niveau « Expression » (notre modèle d\'essai) reçoit en plus la climatisation manuelle, la navigation. Le véhicule est alors à 17.100 euros avec le tout nouveau tricylindre à essence de 90 chevaux. Un « Pack Techno » (carte d\'accès mains libres, projecteurs antibrouillards, lèves vitres à impulsion) est à 400 euros. La Clio IV affiche un bilan dynamique nettement favorable. Mais le prix est quand même assez élevé face à la concurrence. Même si la Clio IV est un peu plus grande que les rivales.Alain-Gabriel VerdevoyeModèle d\'essai : Renault Clio TCe Energy 99 gr Expression: 17. 100 euros (-200 euros de bonus)Puissance du moteur : 90 chevauxDimensions : 4,06 mètres (long) x 1,73 (large) x 1,45 (haut)Qualités : tablette tactile amusante, moteur tricylindre réussi, boîte de vitesses plaisante, tenue de route rassurante, direction bien calibrée, confort correct...Défauts : ... mais en régression, bruits de roulement, habitabilité et accessibilité en recul, intérieur triste, plastiques durs, visibilité arrière limitéeConcurrentes : Peugeot 208 1,2 VTI Active (5 portes) 15.400 euros ; Ford Fiesta 1,25 Trend Pack : 15.500 euros ; VW Polo 1,4 85 Confortline: 16.690 euros Note : 14,5 sur 20_______
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