Les entreprises ont massivement recours au marché de la dette

EDF (lire encadré), Unibail-Rodamco, Bouygues... Il ne se passe plus un jour sans qu'une nouvelle émission vienne s'ajouter à la longue liste des récentes opérations de financement sur le marché obligataire. Le mouvement est d'ampleur. D'après les équipes d'HSBC, au 27 octobre 202,1 milliards d'euros ont été levés, toutes devises confondues, par les entreprises européennes, hors financière, depuis le début de l'année. C'est d'ores et déjà près de 20 milliards d'euros de plus que les montants récoltés sur l'ensemble de l'année 2008. Et cela alors après un record de près de 430 milliards d'euros en 2009. De leur coté, les marchés des capitaux font plutôt grise mine. La somme des augmentations de capital réalisées depuis le début de l'année s'élève à 42 milliards d'euros, en intégrant les banques et les assureurs. Soit moins du tiers du total des émissions enregistrées en 2009 et moins de la moitié des 94 milliards d'euros levés en 2008. « Pour une grande majorité d'entre elles, les entreprises ont nettoyé leur bilan et n'ont donc plus forcément besoin de renforcer leurs fonds propres en émettant de nouvelles actions, si ce n'est dans le cadre du financement de nouveaux projets d'investissements importants ou de croissance externe» explique Thierry Olive, responsable de l'activité de Corporate Finance de BNP Paribas en Europe.En revanche, comme le couligne Cyril Court, responsable du marché primaire Europe chez HSBC, « les entreprises qui se finançaient traditionnellement jusqu'ici auprès des banques tendent de plus en plus, sur le modèle américain, à se financer sur les marchés du fait qu'avec les nouvelles normes règlementaires imposées par Bâle III, la ressource bancaire sera plus rare jusqu'a ce que les banques se soient adaptées aux nouveaux standards ». De son côté, Jean-François Boulier, directeur général d'Aviva Investors Europe, considère que « de plus en plus de sociétés non notées par les agences ont recours aux marchés obligataires. Elles vont chercher l'épargne là ou elle est la plus abondante ». investissements de croissanceD'après Moody's, les entreprises européennes devraient manifester des besoins de refinancement de dettes pour un montant d'environ 1.000 milliards de dollars d'ici à quatre ans. A contrario, le recours au marché des capitaux est généralement motivé par le besoin de couvrir des investissements de croissance. C'est le cas de Michelin qui vient de boucler son augmentation de capital de 1,2 milliard d'euros afin de financer ses projets d'implantation dans les pays émergents. Tout comme celui de Nexans qui pourrait émettre des actions pour financer le rachat du néerlandais Draka. « En France, le gros des augmentations de capital pour réequilibrer les bilans a été réalisé l'an dernier, souligne Cyril Court qui précise que l'année 2009 a été une année record pour les augmentations de capital. Cela n'a pas été le cas dans le reste de l'Europe ce qui explique, par exemple, les opérations lancées cette année en Allemagne par Volkswagen, Continental et plus récemment Deutsche Bank. »
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