Après le conflit des retraites, les syndicats tentent de tirer profit de leur bonne image

Le conflit des retraites terminé, les syndicats tentent désormais de capitaliser sur la bonne image qu'ils ont laissée dans l'opinion publique. Collectivement, en se retrouvant ce lundi matin dans le cadre de l'intersyndicale pour actualiser leur plate-forme revendicative datant de 2009 sur l'emploi, le pouvoir d'achat ou les services publics. Mais aussi à titre individuel. Les organisations les plus visibles dans le conflit bénéficient, en effet, d'un regain d'intérêt. La CGT a enregistré 9.363 nouveaux membres entre le ler septembre et la mi-novembre, ce qui porte les entrées à plus de 38.000 depuis le début de l'année. A cela s'ajoutent 1.400 demandes d'adhésion recueillies via le site Internet depuis septembre. La tendance est sensiblement la même à la CFDT. La centrale de François Chérèque ne mesure, pour l'instant, l'impact du conflit des retraites que par l'intermédiaire de son site Internet (soit 4 % du total des adhésions), mais la courbe est à la hausse. « Un mois normal, 500 personnes se connectent sur notre site et remplissent un prébulletin d'adhésion. En septembre, nous en avons eu 1.200. En octobre, 1.350 », détaille Hervé Garnier, le secrétaire national en charge de la syndicalisation. Solidaires et l'Unsa, qui ont gagné en visibilité lors de la bataille des retraites, devraient aussi en tirer bénéfice. « Ne pas décevoir »Reste à fidéliser ces nouveaux adhérents. En 2006, les syndicats n'étaient pas parvenus à transformer la sympathie née du conflit contre le contrat première embauche (CPE) en adhésions supplémentaires, alors même qu'ils avaient obtenu le retrait du dispositif imaginé par Dominique de Villepin. Cette fois, pour ne pas perdre ce capital de bonnes opinions, les centrales syndicales s'organisent. « Il ne faut pas décevoir et répondre à cette demande qui émane parfois de secteurs où nous ne sommes pas présents », indique Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT. « Le soutien de l'opinion est un terreau pour faire du développement syndical. Mais il faut concrétiser cette bonne opinion en revenant aux préoccupations des salariés dans les entreprises », renchérit Hervé Garnier, de la CFDT. Le bilan de ces initiatives ne pourra se faire qu'au printemps 2011, lorsque les syndicats publieront officiellement le décompte de leurs adhérents pour 2010. Agnès Laurent
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