Nicolas Bonnardel, le directeur général de la chambre de commerce et d'industrie française du Japon, ne partage pas la vision pessimiste des médias européens sur la situation au Japon. « Les journalistes se sont lancés dans une surenchère au titre le plus catastrophique et décrivent un climat anxiogène qui ne traduit pas la réalité sur place », note l'expert, retourné s'installer au Japon depuis deux mois, quinze ans après un premier séjour. Ce dernier estime que les articles qu'il peut lire contrastent avec le quotidien sur place. « La catastrophe naturelle et nucléaire, extrêmement grave, est limitée géographiquement. La vie est pratiquement normale à Tokyo, même si les gens ont moins envie de sortir le soir. Le Lycée français a par exemple prévu de rouvrir ses portes lundi prochain, ce qui constitue un signe fort pour la communauté d'expatriés », note l'observateur.Sur le front économique, ses constats se veulent également optimistes. La zone autour de la centrale nucléaire n'est pas une zone industrielle mais principalement une zone de pêche. « La chaîne industrielle japonaise, qui fonctionne déjà à flux tendus en temps normal, a été désorganisée par les événements. Il faudra certainement encore quelques semaines avant la remise en activité des filières mais il n'y a aucun risque de contamination nucléaire de la production japonaise et rien ne s'oppose à la reprise des exportations ». Le secteur alimentaire, et notamment les produits de la mer, est la seule exception dans l'attente de plus amples informations, note l'expert. Les nombreux contacts au Japon de Nicolas Bonnardel, et notamment un groupe de luxe, pensent que cette tragédie pourrait constituer l'électrochoc dont avait besoin l'économie japonaise en perte de vitesse. L'élan de solidarité entre les Japonais et la nécessité de lancer de grands chantiers de reconstruction devraient se traduire par une croissance supérieure aux estimations dès le second semestre. Héléna Dupuy

latribune.fr

29 Mars 2011, 21:23

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