Le chômage poursuit sa décrue en Allemagne à l'inverse de la France

La baisse du chômage se poursuit en Allemagne. En juillet, le nombre de demandeurs d'emplois outre-Rhin a reculé de 20.000 pour le treizième mois consécutif. Le taux de chômage est désormais à 7,6 %, son plus bas niveau depuis 1992. De quoi faire pâlir d'envie le voisin français où le nombre de demandeurs d'emplois a encore progressé en juin. Le taux de chomage, qui avait atteint 9,5 % au premire trimestre, pourrait encore augmenter, selon la chef économiste de HSBC France Mathilde Lemoine, pour atteindre 10,7%  à la mi-2011. Ce grand écart au-dessus du Rhin mérite des explications. Le premier facteur est démographique. « L'effet conjugué des départs en retraite, des entrées retardées des jeunes sur le marché du travail et de la faible natalité n'est plus compensé par un solde migratoire devenu négatif et par l'entrée croissante des femmes dans la vie active », explique Holger Schäfer, économiste à l'Institut IW de Cologne. Du coup, en 2009, le nombre d'actifs allemands s'est réduit de 60.000 personnes. Mais la divergence franco-allemande s'appuie aussi sur des stratégies de crise différentes. En Allemagne, remarque Werner Eichhorst, chercheur à l'institut spécialisé IZA de Bonn, « la flexibilité du temps de travail a joué un rôle fondamental durant la crise : les entreprises ont soldé les comptes épargne-temps, réduit les heures supplémentaires et eu recours au chômage partiel ». Cette dernière mesure, largement subventionnée par l'État, a touché jusqu'à un million de personnes. Stratégie allemande risquée« Pour faire face à la baisse des commandes et de la production, on a préféré réduire le nombre d'heures travaillées plutôt que de réduire les effectifs », résume Holger Schäfer. « Les employeurs ont appris des dernières crises qu'il était difficile de retrouver de la main-d'oeuvre qualifiées », explique Werner Eichhorst. « L'Allemagne a joué la carte de la réduction du temps de travail sans le dire, résume Éric Heyer, directeur adjoint de l'OFCE. En France, le gouvernement aurait dû arrêter de subventionner les heures supplémentaires dès que le chômage a commencé d'augmenter. A court terme au moins, la subvention des heures supplémentaires se fait au détriment de l'emploi.» Mais la stratégie allemande était risquée. « Nous avons de la chance que les exportations repartent rapidement », affirme Werner Eichhorst, car le coût des mesures de réduction de temps de travail n'étaient pas tenables indéfiniment pour les entreprises. Xavier Harel et Romaric Godin, à Francfort
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