Commerzbank prête pour s'affranchir de l'État allemand

Son retour au bénéfice était prévu en 2011, mais Commerzbank a su se reprendre dès 2010, en publiant un résultat net de 1,1 milliard d'euros au premier semestre. Et l'exercice en cours devrait, selon le patron de la banque Martin Blessing, être bénéficiaire.Il est maintenant temps pour Commerzbank de s'affranchir de l'État allemand, qui avait annoncé l'injection de 18 milliards d'euros de capitaux en 2009. La SoFFin, fonds chargé de gérer le plan de sauvetage allemand, avait acquis 25 % du capital de Commerzbank pour 1,8 milliard d'euros. Elle avait ajouté 16,4 milliards d'euros pour obtenir des « capitaux silencieux » non assortis d'un droit de vote.Forte de ses bons résultats et de perspectives optimistes pour les trimestres à venir, la banque allemande songe d'ores et déjà à s'affranchir de la tutelle de l'État. Du coup, elle préparerait pour l'automne une augmentation de capital de 5 milliards d'euros, selon des informations publiées dans le « Handelsblatt ». En créant de nouvelles actions, la banque - qui a accéléré son entrée dans la crise avec le très coûteux rachat de la Dresdner il y a deux ans, quinze jours avant la faillite de Lehman Brothers - lèverait suffisamment de fonds pour racheter la participation de l'État. Même si une partie du capital pourrait être cédée à un tiers, comme le suggère un député allemand.L'augmentation de capital serait une très bonne affaire pour la deuxième banque allemande. Sur les 16,4 milliards de capitaux silencieux, elle doit en effet payer des intérêts de 9 % chaque année bénéficiaire. 500 millions d'intérêts pourraient ainsi être économisés dès cette année, selon le « Handelsblatt ». Le patron de la banque y voit également un autre intérêt non négligeable : son salaire ne serait plus plafonné par la SoFFin à 500.000 euros et pourrait rentrer dans la norme, si les 9,55 millions perçus par le patron de Deutsche Bank en 2009 en sont une. Trois autres banquesAu-delà de Commerzbank, l'État allemand s'est engagé dans trois autres banques en crise entre 2008 et 2009. Il a nationalisé Hypo Real Estate - seule banque allemande à avoir échoué aux « stress-tests » de juillet 2010 - avec une injection de 7,7 milliards d'euros et participé aux recapitalisations de Landesbank WestLB et Aareal Bank à hauteur de 3,3 milliards et 500 millions d'euros.Depuis deux mois, Berlin prépare sa sortie des quatre établissements et a même mis en place un comité d'experts afin d'orienter sa stratégie. Selon Daniel Zimmer, le président de ce conseil, interviewé par la «FAZg», l'objectif est de minimiser le coût des interventions pour le contribuable. Dans le cas de Commerzbank, le gain aura été très minime, le cours actuel frôlant celui d'achat en 2009.
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