Ratan Tata, le patron le plus puissant d'Inde, prépare sa succession

Inaugurant ce week-end à Cape Town (Afrique du Sud) le nouveau Taj Hotel, détenu à 50 % par son groupe, Ratan Tata, patron de la plus grande entreprise indienne, a créé la surprise en enchaînant les rendez-vous, campé au milieu du hall de l'hôtel. À la tête de l'empire familial Tata depuis 1991, Ratan Tata a annoncé début août sa décision de quitter les rênes fin 2012, à l'âge de 75 ans. Un comité de cinq personnes a été nommé afin de choisir d'ici à mars 2011 son successeur. « J'ai 72 ans, j'ai consacré ma vie à l'entreprise, j'en suis très heureux, mais je ne veux pas sortir du groupe dans une chaise roulante ou dans une petite boîte », explique l'arrière petit-fils du fondateur de Tata. Ses aspirations ? Créer un cabinet d'architecture, sa passion première.Diplômé d'architecture de l'université Cornell, il était installé en Californie quand son oncle lui a demandé de rentrer en Inde pour rejoindre le groupe. Il commence dans la sidérurgie, puis le transport, pour ensuite se consacrer aux activités high-tech, auxquelles il croit contre l'avis de nombre de barons. En 1991, quand Ratan Tata prend les rênes, on lui reproche de ne pas avoir l'étoffe. Homme discret, célibataire endurci, il préfère passer ses soirées à lire, en compagnie de ses chiens. Vingt ans plus tard, les Cassandre mangent leur turban. Carlos Ghosn citéRatan Tata a mené son groupe à la conquête du monde en enchaînant les records. En 2000, il avale les thés Tetley en réalisant la plus grosse acquisition d'un groupe indien. En 2007, il bat son propre record en s'emparant pour 13 milliards de dollars du sidérurgiste anglo-néerlandais Corus. En 2008 - c'est la première fois qu'une entreprise indienne rachète des marques à un constructeur automobile américain -, il reprend Jaguar et Land Rover à Ford. Aujourd'hui, plus de 65 % des 71 milliards de dollars de chiffre d'affaires sont réalisés à l'étranger.« Il serait probablement plus simple de choisir le Premier ministre de l'Inde que le futur patron de Tata Group », s'exclame un journaliste indien. Bilan : la presse indienne multiplie les spéculations sur son successeur. Certains n'excluent pas une personnalité n'appartenant pas à la famille. Les noms d'Arun Sarin, ancien président de Vodafone, ou encore Nuslia Wadia, président du géant indien du textile Bombay Dying sont les plus souvent cités. Indra Nooyi, la PDG de PepsiCo a dû officiellement démentir sa candidature. Des observateurs vont jusqu'à imaginer un patron non indien, comme Carlos Ghosn, le patron de Renault-Nissan. Eventualité que Ratan Tata refuse de démentir. Mais tout le monde s'accorde à placer en favori Noel N. Tata, le demi-frère de Ratan et le gendre du premier actionnaire du holding de tête, promu fin juillet en charge de Tata International. « Le groupe s'est organisé pour éviter une spécialité nationale, les luttes de pouvoir familiales qui ont déchiré les héritiers de Reliance ou de Bajaj Auto », souligne l'« Asia Sentinel ».
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