Martine Aubry veut crédibiliser son « autre France »

Elle n'est pas encore candidate. En l'absence, parfois pesante, de Dominique Strauss-Kahn, Martine Aubry appelle les socialistes à respecter le calendrier des primaires, qui prévoit la désignation du candidat PS à la présidentielle de 2012 à l'automne 2011, après la présentation du projet en mars 2011. Mais la maire de Lille est déjà en première ligne pour sonner la charge contre Nicolas Sarkozy, à l'orée d'une rentrée économique et sociale tendue, sur fond de polémique sécuritaire. Concluant les travaux des universités d'été du PS à La Rochelle, où les socialistes ont tout fait pour afficher un visage unitaire, la première secrétaire du PS s'est engagée à proposer dans moins de deux ans une « autre France », une « nouvelle France  ». Face à un président qui avait promis la « rupture » et qui a produit une « cassure », Martine Aubry a fustigé « trois ans d'échecs, trois ans de mensonges, trois ans de dérapages ». « Ce n'est pas une présidence, c'est une épreuve », a-t-elle asséné. La maire de Lille a confirmé que le PS présenterait le 2 octobre ses propositions en matière de sécurité après un été marqué par l'offensive de Nicolas Sarkozy et de l'UMP. Aucune solution n'est « miraculeuse », a prévenu Martine Aubry, mais, « comme hier en matière économique, nous allons montrer que la crédibilité a changé de camp ». Sur le terrain économique et social, portée par les sondages qui se font l'écho de la désaffection de l'opinion à l'égard de la droite au pouvoir, Martine Aubry a prédit « un automne très sombre pour les Français », accusant le gouvernement de préparer « un budget d'une austérité inouïe » et de pratiquer « une rigueur à géométrie variable ». Elle a une nouvelle fois appelé à une forte mobilisation le 7 septembre pour contrer une réforme des retraites « deux fois inacceptable parce qu'elle accroît les injustices et ne règle pas les problèmes ». « L'efficacité économique » Jugeant qu'il y a certes « une facture de la crise » financière mais surtout « une ardoise Sarkozy », l'ancienne ministre du Travail de Lionel Jospin a dénoncé « la gestion calamiteuse » des finances publiques et a promis que, si la gauche revenait au pouvoir, elle renouerait avec « l'efficacité économique » et engagerait « une reconquête de la valeur travail ». Martine Aubry a notamment entériné les propositions de réforme globale de la fiscalité élaborées par François Hollande, en insistant sur la réforme de l'impôt sur les sociétés pour « favoriser le réinvestissement des bénéfices ». La patronne du PS a d'ailleurs pris soin de citer chacun de ses possibles rivaux aux primaires de 2011, qui l'écoutaient au premier rang.
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