Assurance-vie  : moins d'atouts... mais toujours des avantages inégalés !

Par Éric LerouxLe placement préféré des Français pour la retraite?? C'est l'assurance-vie?! Toutes les études le prouvent?: les futurs retraités plébiscitent sa souplesse et sa disponibilité. À l'inverse des produits «?dédiés?» (voir pages?26 et?27), l'argent investi reste en permanence disponible et, lors de la retraite, le capital peut être retiré en une ou plusieurs fois, ou bien transformé en rente viagère versée à vie. «?C'est ce que veulent les Français, observe Christian Oyarbide, directeur général de la France Mutualiste, fort d'un sondage réalisé par l'Ifop à sa demande. Ils désirent pouvoir récupérer l'argent placé en cas de coup dur et ne veulent pas de produits d'épargne «?tunnel?» sur lesquels les fonds sont bloqués?». Avec des versements et retraits libres, l'assurance-vie répond parfaitement à ce besoin de liberté.Outre sa souplesse, elle profite d'une offre financière particulièrement adaptée, avec des fonds en euros sans risque (mais en perte de vitesse?: versant 3,7?% en moyenne l'an dernier, mais 3,2 à 3,4?% attendus cette année) et des unités de compte, investies en Bourse donc risquées, plus ou moins dynamiques. Dans le cadre des contrats multisupports, les investisseurs avertis peuvent piloter eux-mêmes leur épargne entre parfois plusieurs centaines de compartiments, alors que certains contrats, destinés au grand public, n'en comportent qu'une poignée. Dans la plupart des cas, des mécanismes de pilotage de la gestion financière sont proposés, en fonction du niveau de risque accepté, ou bien selon l'horizon séparant du départ en retraite.Bref, il y en a pour tous les goûts et tous les besoins. Mais c'est dans l'univers de la gestion de patrimoine que les produits sont les plus sophistiqués et les plus innovants?: liste de fonds interminables, gestion déléguée à des professionnels, arbitrages automatiques pointus, clauses bénéficiaires ingénieuses (pour organiser la transmission des capitaux en cas de décès), montages originaux autour des fonds en euros sont au menu.Bien que réduite au fil des coups de rabot, sa fiscalité reste tout de même très attractive. «?Elle est largement inférieure à celle des autres placements puisque les gains retirés après huit ans sont imposables à 7,5?% au maximum, contre 18?% pour les autres formules?», remarque Philippe Baillot, directeur de Bred Banque Privée. De plus, ce taux de 7,5?% ne frappe que les retraits d'un montant relativement élevé, puisqu'un abattement de 4.600 euros par an (9.200 euros pour un couple marié) est accordé sur la partie des gains retirés. Ces profits ne représentant qu'une partie de la somme «?rachetée?», il est possible de sortir beaucoup plus de son contrat sans payer d'impôts. Pour compléter sa retraite sans alourdir sa note fiscale, difficile de faire mieux?!D'autant que s'y ajoute un autre avantage pour l'organisation des successions?: les capitaux transmis aux bénéficiaires profitent de larges exonérations (152.500 euros par personne pour les sommes investies avant 70 ans) et, au plan civil, ils ne font pas partie de la succession de l'assuré disparu, tant que les primes ne sont pas «?manifestement exagérées?». Aucun autre placement n'offre un tel atout.Face à cela, un possible allongement à douze ans de la durée minimum de détention ou l'assujettissement des gains du fonds en euros des multisupports au paiement annuel des prélèvements sociaux ne pèsent pas bien lourd. Il n'en reste pas moins que cette taxation est une hérésie, car elle prélève des cotisations sociales sur des revenus de fonds en euros qui ne sont pas définitivement acquis?: l'assuré est en effet susceptible de perdre son argent s'il arbitre sur des fonds boursiers à la veille d'une crise.
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