l'angélus à l'heure du millésime 2009 à l'heure de

vinJeudi 26 novembre : Hubert de Boüard revient juste d'Asie. Exceptionnellement, il y a passé vingt-quatre jours pour promouvoir le Château Angélus, le premier grand cru classé de saint-émilion. Les premières rangées de vignes sont entrées dans sa famille vers la fin du XVIIIe siècle. Après des achats successifs, cette propriété a maintenant une superficie de 23,4 hectares. Elle est située à moins d'un kilomètre du clocher du village, en pied de côte. Le Château Bellevue, acheté récemment par le groupe familial, la jouxte.L'Asie a été? fatigante, avec un calendrier chargé dont la visite de six villes importantes en Chine avec un rituel immuable : un déjeuner avec la presse locale, une séance de formation pour la force de vente des distributeurs et un dîner avec quelques personnalités. « Le premier verre, les Chinois le boivent cul sec, explique Hubert de Boüard. Pour le second, on leur dit d'attendre, de sentir, de découvrir les premiers arômes, puis de goûter, par petites gorgées. Comme ils sont disciplinés, ils adoptent facilement les bonnes pratiques. » L'Asie représente un tiers des ventes d'Angélus et devrait augmenter au cours des prochaines années. À table, Hubert de Boüard présente un millésime 2001, remarquable de finesse, de profondeur et d'élégance. « Il pourra encore faire plaisir pendant quinze ans », assure-t-il. Et pour le 2009, le fameux 2009 ? « On peut ajouter dix ans de plus. »malolactiqueOr ce fameux millésime 2009 n'est pas encore prêt. Et si Hubert de Boüard a choisi de séjourner longtemps en Chine, c'est que la deuxième fermentation, la malolactique (*), venait de commencer à son départ et qu'il fallait attendre qu'elle soit terminée pour goûter le vin.Jeudi 26 novembre, 14 ?heures : cinq échantillons attendent Hubert de Boüard. Bouteilles et verres sont sagement alignés et une fiche technique jointe à l'ensemble. Hubert goûte, crache, prend des notes. L'évolution du Château Angélus 2009 le satisfait. Oui, c'est un grand millésime.14?heures : départ chez le voisin, Guy Meslin du Château Laroze qu'il conseille depuis un an et qu'il apprécie car c'est un homme qui aime tenter les expériences et qui veut toujours améliorer son vin. Il goutte deux échantillons de merlot, un de cabernet franc et un assemblage de cabernet franc et cabernet sauvignon. C'est parfait. Les deux hommes conviennent de s'appeler la semaine prochaine.15 heures : visite du Château Lyonnat, une importante propriété de Lussac saint-émilion. Elle veut réaliser une cuvée spéciale, « Émotion » en choisissant soigneusement ses parcelles. Hubert goûte deux barriques de merlot et une de cabernet sauvignon15?h?30 : rendez-vous avec l'?nologue du Château La Fleur de Boüard en Lalande de Pomerol. Même cérémonial puis passage au laboratoire d'?nologie.consultant de generali16 heures : passage au Château La Pointe à Pomerol, propriété de l'assureur Generali qui a retenu Hubert de Boüard comme consultant. Il a recommandé de transformer les chais de fond en comble et de drainer une partie des vignes. En tout, Hubert de Boüard est propriétaire ou copropriétaire de cinq vignobles et conseille une vingtaine de propriétés. Il a refusé du monde car il n'entend pas faire de cette activité une industrie. n (*) La fermentation malolactique est la transformation de l'acide malique en acide lactique par des bactéries anaérobies. Elle assouplit le vin.
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