BlackRock concurrence Wall Street en créant sa propre Bourse

BlackRock, le premier gestionnaire d'actifs du monde avec 3.450 milliards de dollars d'actifs (2.630 milliards d'euros), va se doter sa propre plate-forme boursière l'an prochain. L'un de ses co-fondateurs, Rob Kapito, l'a révélé mercredi dans les colonnes du quotidien britannique « Financial Times ». L'annonce a fait grincer des dents à Wall Sreet. Car en mettant en place cette nouvelle structure, BlackRock prive d'une partie de leur activité ses contreparties traditionnelles, au premier rang desquelles figurent les courtiers et les banques d'investissement.L'intérêt est double L'idée du géant américain est de mettre directement en contact les clients souhaitant céder un titre et ceux désireux de l'acheter, sans passer par un intermédiaire. Pour lui, l'intérêt est double : accélérer le traitement des ordres et, surtout, réduire les coûts d'exécution. « Nous développons la technologie nécessaire en interne pour pouvoir offrir plus de valeur, en abaissant les coûts de transaction », a indiqué Rob Kapito au « Financial Times ». Avant d'ajouter : « Si nous compensons les transactions [...] entre nos clients, cela n'exclut pas que nous puissions avoir à rechercher de la liquidité à l'extérieur ». BlackRock a déjà commencé à recruter les informaticiens chargés d'établir et de gérer cette nouvelle structure. Pour Thierrry Decourrière, l'un des associés fondateurs du cabinet de consultants Sagalink, « cette décision s'inscrit dans le mouvement à l'oeuvre dans l'industrie de la gestion d'actifs pour concentrer les flux de négociations ». « Cela permet de traiter des volumes plus importants et donc d'obtenir des meilleurs prix », ajoute-t-il. En France, des initiatives allant dans le même sens ont été prises dans les grandes banques depuis le début des années 2000. Des « tables de négociations », où sont concentrés tous les ordres des gérants, ont été mises en place afin de traiter directement avec les courtiers. La plus importante, issue du rapprochement entre Crédit Agricolegricole Asset Management (AM) et Société générale AM, est Amundi Intermédiation. L'assureur Axa, avec Axa TSF, BNP Paribas (Fin'AMS) et Natixis AM (NAM Finance) sont les autres poids lourds de la place. Groupama s'est, quant à lui, lancé début 2009. Un acteur indépendant, Exoé, créé en 2007, s'est également fait un nom sur le marché, en traitant pour le compte d'une quinzaine de clients, dont Aviva, Mandarine Gestion ou encore Raymond James AMI. En Suisse, la banque privée Pictet a mis en place une structure similaire.
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