« Un formidable accélérateur de développement »

dominique bussereau, secrétaire d'État aux transportsAvec la crise, beaucoup doutaient que cette ligne, projet majeur du Grenelle de l'environnement, puisse aboutir. Êtes-vous soulagé ?Je n'ai jamais douté. La grande vitesse, c'est écologique et c'est un formidable accélérateur de développement économique pour les territoires qui en bénéficient. C'est aussi une vitrine du savoir-faire de notre pays. Je note que de nombreux pays veulent y avoir recours. Il serait paradoxal que le pays pionnier en la matière s'arrête d'investir alors que tous les autres sont maintenant convertis.7,2 milliards d'euros pour gagner une heure entre Paris et Bordeaux, n'est-ce pas un peu cher payé ?Je comprends que cela puisse paraître cher. Il ne faut pas oublier que ce sont des investissements à très long terme, c'est aussi le prix à payer pour que l'insertion environnementale des infrastructures nouvelles soit exemplaire. Cela dit, tous les calculs socio-économiques montrent que le projet est rentable pour la collectivité. Et puis Tours-Bordeaux, c'est le tronc commun vers Limoges, Toulouse et l'Espagne.L'État va investir près de 2 milliards dans cette ligne. N'y avait-il pas d'autres priorités dans le ferroviaire ?Nous allons beaucoup investir dans le développement du réseau des lignes à grande vitesse. Mais nous avons aussi des projets indispensables pour le fret, le contournement ferroviaire de Lyon par exemple. L'engagement fret décidé par le gouvernement représente 7 milliards d'euros dont 5 milliards d'infrastructures. Nous remettons aussi à niveau le réseau classique et secondaire.Le fret va-t-il sortir gagnant de cette nouvelle LGV ?Une ligne nouvelle pour la grande vitesse, c'est plus de sillons sur la ligne actuelle pour le fret et le TER. Nous utiliserons cette opportunité pour développer le fret et mettre en place une autoroute ferroviaire atlantique entre l'Espagne, l'Île-de-France et la frontière du Benelux.Paris-Bordeaux en deux heures, c'est une mauvaise nouvelle pour Air France...C'est une bonne nouvelle pour les Français et le climat, car le TGV émet moins de gaz à effet de serre que l'avion. Ce n'est pas forcément une mauvaise nouvelle pour Air France. Ce qui compte pour elle, c'est d'abord son réseau international et son hub de Roissy. Les Bordelais et les habitants des régions concernées y auront facilement accès grâce à la gare d'interconnexion des TGV de l'aéroport de Roissy, mais aussi par les vols à destination de Roissy qui continueront.Verra-t-on des concurrents de la SNCF sur cette nouvelle ligne ?Pour les services internationaux, il y aura certainement des trains exploités par d'autres opérateurs.Où en sont les autres projets ?Nous avons 2.000 kilomètres de LGV dans le cadre du Grenelle : les travaux de la LGV Rhin-Rhône se poursuivent pour une mise en service de la première phase en 2011 ; RFF vient d'attribuer le premier marché de génie civil de la seconde phase de la LGV Est. Pour Le Mans-Rennes, le contrat de partenariat sera signé cette année. Propos recueillis par Ingrid Seithume
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