Retour à la normale pour les grandes banques américaines

Le doute n'est presque plus permis à Wall Street : après avoir frôlé la catastrophe à l'automne 2008, les grandes banques américaines sont bien de retour. Débarrassées d'une partie de leurs créances douteuses, elles sont redevenues profitables et affichent des niveaux de fonds propres solides. Après avoir passé de nouveaux « stress tests », elles viennent d'ailleurs d'obtenir le feu vert de la Réserve fédérale pour relever leurs dividendes et lancer des programmes de rachats d'actions. À l'exception notable de Bank of America, la première banque en termes d'actifs. « Avec ces autorisations, la Fed a envoyé un signal fort sur la solidité financière de l'industrie bancaire », juge Gerard Cassidy de RBC Capital. JP Morgan, l'habituel bon élève, a ainsi porté la rémunération de ses actionnaires de 5 à 25 cents par trimestre, tout en prévoyant de racheter jusqu'à 15 milliards de dollars de ses propres actions. Même Citigroup a reçu le feu vert de la Fed et annoncé dans la foulée un rétablissement symbolique de son dividende, qu'elle avait, contrainte par les autorités, ramené à zéro en février 2009.Résultats non connusLes 19 plus importants établissements financiers américains ont été soumis à ces nouveaux tests de résistance, dont les résultats n'ont pas été - et ne seront pas - rendus publics. Les hypothèses incluaient notamment un taux de chômage de 11 %, une contraction de 1,5 % du PIB américain ou encore une chute de 30 % des marchés boursiers. « La quantité et la qualité du capital des grandes banques se sont renforcées depuis la crise financière, a conclu la Réserve fédérale. La redistribution du capital aux actionnaires est une nouvelle étape dans le processus de normalisation du secteur financier. »« Le système bancaire reste fragile et aura encore besoin de capitaux pour se conformer aux nouveaux standards internationaux, nuance Karen Shaw Petrou, du cabinet de conseil Federal Financial Analytics. Mais si elles ne relèvent pas leurs dividendes, les banques n'attireront pas les investisseurs et ne pourront jamais se recapitaliser. » Car les banques reviennent de très loin. Dans son rapport publié début février, la Commission d'enquête sur la crise financière (FCIC) relevait que 12 des 13 plus importants établissements américains étaient au bord de la faillite en septembre 2008. Mais après avoir perdu 15,6 milliards de dollars en 2008, le secteur financier pourrait engranger 157 milliards de dollars de profits cette année. Puis 188 milliards l'année suivante, dépassant ainsi ses niveaux d'avant-crise. Jérôme Marin, à New York
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