Nicolas Sarkozy face au retour des doutes et des divisions à droite

Les mouches ont changé d'âne. » Ce député UMP, qui sera reçu avec ses collègues ce mercredi soir à l'Elysée, confie ainsi ses doutes à deux ans de la prochaine campagne présidentielle. La déroute de la droite aux élections régionales a sérieusement fissuré le socle de confiance des élus de la majorité, qui s'interrogent désormais sur la capacité de Nicolas Sarkozy, « candidat naturel », à les mener une nouvelle fois à la victoire. Et s'inquiètent de la dynamique unitaire à gauche.Les débats relancés par la défaite du 21 mars illustrent le scepticisme croissant parmi les élus de la majorité concernant le coeur même du sarkozysme. En dix jours, la taxe carbone et l'ouverture ont été passées par pertes et profits. Et le bouclier fiscal vacille sous les coups répétés d'Alain Juppé, de Dominique de Villepin et les questions de plusieurs députés UMP, rejoints timidement mardi par leur chef de file, Jean-François Copé, ce qui fait dire au socialiste François Hollande que « le verrou inégalitaire » est « en train de sauter » (lire ci-contre).« Nous devons être aux côtés du futur candidat, le président de la République, face à une gauche rassemblée. Nous n'avons pas le droit de prendre le risque de la division », martèle pourtant Jean-François Copé, qui s'est spectaculairement rapproché de Nicolas Sarkozy depuis la débâcle du 21 mars. A tel point que le président du groupe UMP de l'Assemblée s'est payé le luxe de faire la leçon à l'ultrasarkozyste secrétaire général de l'UMP. Xavier Bertrand avait rappelé que la règle des primaires s'appliquerait à tous les candidats UMP à la présidentielle de 2012, y compris Nicolas Sarkozy. « Je ne comprends pas ce débat qui ne me paraît pas du tout d'actualité. C'est même à certains égards absurde d'aborder cette question aujourd'hui, là où les Français veulent qu'on apporte des réponses à la crise économique », a déclaré Jean-François Copé mardi sur France 2. Avant d'ajouter : « C'est un rendez-vous de bon sens que de se retrouver derrière Nicolas Sarkozy pour sa réélection. » Et de fait, nul à droite ne se risque à envisager la réussite d'une candidature alternative à celle du président sortant en 2012. Mais Nicolas Sarkozy entretient lui-même le doute sur sa volonté de briguer un second mandat élyséen. Alain Juppé, Dominique de Villepin, et même Jean-François Copé, sont donc condamnés à attendre l'annonce du choix présidentiel, fin 2011. un élément nouveauNicolas Sarkozy doit toutefois intégrer un élément nouveau dans sa réflexion : le Nouveau Centre, partenaire de l'UMP dans la majorité présidentielle, entend reprendre son autonomie en 2012. Hervé Morin, président du parti centriste, pourrait être candidat à la présidentielle pour tenter de récupérer une partie de l'électorat de François Bayrou. Le risque collatéral étant d'abaisser automatiquement le score de premier tour du candidat UMP. En 2007, Nicolas Sarkozy avait rassemblé sur son nom 31 % des voix dès le premier tour.
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