Sarkozy et Obama, solidaires mais divisés sur leurs priorités

Deux présidents pressés devaient se rencontrer mardi soir à Washington. Depuis que sa visite officielle aux états-Unis a démarré lundi, Nicolas Sarkozy a enchaîné les rendez-vous avec les éditorialistes des grands quotidiens américains, le secrétaire général de l'ONU ainsi que d'influents élus du Congrès. De son côté, Barack Obama a promulgué les amendements votés au Capitole sur sa réforme de la santé, finalisant son tortueux parcours législatif. Une signature historique qui, mardi, a davantage mobilisé les médias américains que la première visite bilatérale de Sarkozy à Washington depuis l'investiture d'Obama. Avant de rencontrer le président des états-Unis, Sarkozy l'avait félicité pour sa réforme de la santé. « Bienvenue dans le club des états qui ne laissent plus les gens tomber malades », a lancé le président français à New York.Alors qu'Obama était déterminé à profiter de son entretien avec Sarkozy pour l'engager à renforcer l'effort européen visant à lutter contre les talibans en Afghanistan, son homologue français comptait surtout encourager les états-Unis à travailler avec l'Europe pour réformer la réglementation financière. Le contentieux sur le contrat des avions ravitailleurs de l'US Air Force devait aussi être abordé. Northrop Grumman, qui était associé avec EADS lors du précédent appel d'offres, a jeté l'éponge, jugeant que le cahier des charges avantageait Boeing. Le chef d'état-major de l'US Air Force a déclaré mardi que le Pentagone devait avoir la garantie qu'EADS compte préparer une nouvelle offre avant de prolonger l'appel au-delà du 10 mai. Du côté français, on espère une « sortie par le haut », soit le partage du contrat entre Airbus et un industriel américain, « bien que Boeing y soit foncièrement hostile ». réglementation financièreAutre sujet de discussions pour les deux dirigeants : la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU, un thème déjà abordé par Sarkozy lundi lors de son entretien avec Ban Ki-Moon. Le chef du gouvernement a aussi engagé le secrétaire général des Nations unies à tirer les leçons de l'échec du sommet de Copenhague sur le climat, en privilégiant désormais des négociations en groupes restreints. Profitant de son étape à Washington, Sarkozy a rencontré John Kerry, le candidat malheureux à la présidentielle de 2004, dont le projet de loi sur le climat sera bientôt présenté au Sénat. Avec la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, le français a abordé l'avenir de la réglementation financière. L'élysée prend ainsi acte du fait qu'aux états-Unis, le Congrès tient un rôle déterminant dans l'élaboration des réformes.
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