Les valeurs automobiles européennes seront sous pression en 2011

L'automobile aura été la bonne surprise de cette année 2010. Les valeurs européennes du secteur affichent de très belles performances boursières sur un an et ce, alors qu'elles avaient déjà profité en 2009 d'un fort rebond. L'indice du compartiment automobile européen s'est envolé de 43,8 % depuis le 1er janvier pour afficher la meilleure performance sectorielle de l'indice plus large, Stoxx 600. Sachant que ce dernier n'a, lui, progressé que de 9,5 % depuis le début de l'année. En tête de liste, les constructeurs allemands ont profité à plein de leur positionnement sur le haut de gamme très recherché dans les pays émergents. Mais les constructeurs français ont aussi tiré leur épingle du jeu. Peugeot et Renault ont progressé sur un an respectivement de 20 % et 19 % quand le CAC 40 baisse de 2 %. « En 2010, les fondamentaux ont été extraordinaires pour le secteur », explique Pierre Sabatier, stratégiste chez PrimeView. En Europe, les conditions de marché se sont révélées moins difficiles que prévu tandis que les ventes de voitures en Chine, premier marché mondial devant les États-Unis, ont explosé. Mais attention, car les feux commencent à passer au rouge. La Chine a annoncé mardi la fin des mesures d'incitation fiscales pour l'achat de petites voitures. En France, la prime à la casse, réduite progressivement au fil de l'année 2010, s'arrêtera totalement au 1er janvier 2011. En Bourse, ce contexte moins favorable se fait déjà sentir. Depuis l'annonce des premières restrictions sur les aides automobiles décidée par la municipalité de Pékin la semaine dernière, l'écart de performance entre l'indice automobile européen et le Stoxx 600 s'est réduit brusquement de 2,5 points. La fin d'un cycle pour les valeurs automobiles du Vieux Continent ? Pour Pierre Sabatier, « la correction boursière de cette industrie en termes de performance relative ne fait pas de doutes ». Et de prédire un retournement dans les trois mois. Certes, la valorisation du compartiment automobile reste peu excessive. Le secteur automobile européen se paie en Bourse 12,1 fois les bénéfices attendus pour 2011, contre 12,4 fois pour le Stoxx 600. « Mais l'automobile étant le secteur le plus exposé aux cycles économiques, le niveau de valorisation a peu à voir avec les performances à venir. Seuls comptent les bénéfices », explique Pierre Sabatier. Or, du côté des profits, rien de bon n'est à augurer. Avec l'arrêt des dispositifs de soutien à l'industrie automobile, la demande va forcément ralentir alors même que les structures de coût des constructeurs devraient augmenter. De fait, Pierre Sabatier prévient « de mauvaises surprises pour les bénéfices du secteur automobile en 2011 ». Et de conclure : « si l'année 2010 aura été celle de l'automobile en Bourse, l'année 2011 devrait donc être celle de tous les dangers pour le secteur ».
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